Le journal L’Éveil s’est entretenu avec l’homme d’affaire philantrope pour faire le point sur cette page d’histoire qui se tourne.
M. Goyer, président des Résidences funéraires du même nom, est un acteur respecté et reconnu dans le paysage des Laurentides. Après des années de dévouement, il aspire désormais à ralentir le rythme. « On ménage, on met de côté, mais il faut être capable d’en profiter aussi », confie-t-il, évoquant son désir de consacrer davantage de temps à sa famille et à ses petits-enfants.
Engagé dès le début
Son engagement remonte aux débuts de la Fondation Sercan « J’étais impliqué à la Maison de Sercan depuis le départ. Quand Fernand Biard a décidé de fonder la maison, j’ai été impliqué financièrement à ce moment-là. On a fait l’achat d’une chambre », raconte-t-il.
C’est en 2010 que René Goyer accepte la présidence dans des circonstances difficiles : les fonds manquent et l’avenir de l’organisme est incertain. Il se souvient de l’appel de son ami, il y a 15 ans : « Fernand m’a appelé pour être sur le conseil d’administration. Quelques mois après, il s’est retiré. J’ai pris la présidence de la maison en 2010. »
Un défi qui a tout changé
« On avait beaucoup de difficultés. C’est à ce moment-là qu’on a fait l’ascension du Kilimandjaro », d’expliquer l’homme d’affaires. « On est allé chercher au-delà de 300 000 $. C’est ça qui a aidé à garder la maison ouverte », ajoute-t-il avec émotions.
Alors âgé de 54 ans, il se souvient des regards sceptiques et des préparatifs difficiles : « Le premier exercice, quand je suis descendu, je vais vous dire une affaire : ce n’était pas beau à voir. J’étais rouge, il manquait d’air », raconte-t-il en riant.
Mais malgré les doutes, l’équipe de 23 participants a complété le défi en une semaine et les fonds qu’elle a recueillis ont permis de donner à la Fondation les moyens de ses ambitions. Ce qui passerait invariablement par un agrandissement : « À un moment donné, on était rendu à la limite. Il fallait agrandir parce qu’on n’avait plus de place ».
La Maison ne pouvant plus répondre à la demande croissante, M. Goyer négocie l’achat de bâtiments voisins pour agrandir les installations, malgré la dissidence au sein même du C.A. . « C’était un projet de 3,9 millions », se souvient-il. « À l’époque notre trésorier avait donné sa démission parce qu’il ne pensait pas qu’on passerait au travers. Puis un an après, il a regretté, il est revenu. », raconte-t-il amusé.
Une fondation entre bonnes mains
Depuis ses débuts, Sercan s’est transformée pour devenir une référence en matière de soins palliatifs dans la région. L’organisme a non seulement surmonté les défis financiers, mais a également modernisé ses infrastructures. Elle a désormais 12 chambres complètement dédiées aux soins des patients en fin de vie, soit trois fois plus qu’à son ouverture à l’automne 2005. « On a un bain thérapeutique. Si des patients veulent avoir deux bains par jour, ils ont deux bains par jour. C’est très important », s’enorgueillit M. Goyer. « Tous les services que les grands centres ont, nous les avons aussi ».
Un héritage de cœur et de vision
René Goyer quitte aujourd’hui la présidence de la Fondation Sercan avec sérénité, confiant dans la relève qu’il a pris soin d’encourager et de former. « La relève, il faut la travailler avant qu’elle arrive sur le CA », rappelle-t-il, soulignant l’importance d’un engagement sincère et réfléchi. « Les gens qui sont là pour les bonnes raisons, ce sont sincèrement de bonnes personnes. »
Pour René, le leadership ne se mesure pas seulement aux projets réalisés, mais aussi aux liens créés. « La beauté de l’histoire, c’est les liens qui se font entre les administrateurs. Tu te fais des amis, mais des amis pour la vie », confie-t-il, rappelant que les relations humaines sont au cœur de tout engagement communautaire.
Même s’il aspire à profiter davantage de moments simples avec sa famille, notamment au bord de l’eau, dans son chalet Saint-Donat avec ses petits-enfants, René ne se détourne pas complètement de la philanthropie. « Vous me verrez encore ici et là, dans les activités », promet-il, prêt à s’impliquer dans des projets ponctuels qui lui tiennent à cœur.
Avec sa vision, son intégrité et son dévouement, René Goyer laisse derrière lui bien plus qu’un bâtiment agrandi ou des fonds collectés. Il laisse un exemple inspirant de leadership profondément humain et durable, ainsi qu’un appel à la relève : continuer d’agir pour perpétuer les valeurs de solidarité, de générosité et de respect.
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