Les personnes démunies, que l’organisation préfère appeler « invités de la rue », peuvent repartir avec un ou deux sacs d’épicerie, ou encore profiter d’un repas chaud servi sur place. L’initiative est portée par Guy Pesant, président, et sa collègue de la première heure, Chantal Gargiépy, épaulés par une petite équipe d’administrateurs.
Derrière cette mission humanitaire se cachent toutefois de nombreux obstacles. L’organisme, reconnu par la Ville de Saint-Eustache depuis juin 2025, attend encore son numéro de charité fédéral. Sans ce statut, il ne peut pas remettre de reçus fiscaux aux entreprises, un frein majeur pour attirer des dons en argent. « On veut être capables de transformer la nourriture et de la redonner, mais ça prend des ressources », souligne M. Pesant.
L’autre grand défi est l’hiver. Jusqu’à présent, les distributions se font dehors, beau temps, mauvais temps. Monter les chapiteaux par -30 degrés n’est pas une perspective viable. L’organisme a donc fait une demande officielle à la Ville pour obtenir un local de 400 à 800 pieds carrés, afin d’assurer ses activités en toute saison. Mais pour l’instant, la réponse se fait attendre. « On a trop de demandes pour arrêter », résume le président, qui craint de devoir affronter le froid comme d’autres organismes similaires avant eux.
La demande, justement, explose. De 11 bénéficiaires à la première fin de semaine, ils sont passés à 77 en quelques semaines. Des hommes seuls, mais aussi de plus en plus de familles avec enfants, pour qui payer le loyer suffit à épuiser le budget. « L’essentiel est couvert, mais il ne reste rien pour la nourriture », constate Guy Pesant.
L’organisme ne travaille pas seul. Guy Pesant tient à souligner l’apport inestimable de la conseillère municipale Isabel Mattioli, qui a multiplié les contacts afin de faciliter la mise en place du service. Cette solidarité se prolonge jusque dans la gestion des surplus : rien n’est perdu, puisque toute la nourriture restante est remise au Centre Le Répit, à Saint-Eustache. Entre espoir et urgence, l’organisme poursuit sa mission. Sa survie dépendra désormais de la solidarité citoyenne et de la générosité des commerçants.
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