Monsieur le Ministre Simon Jolin-Barrette,
J’apprécierais beaucoup que vous puissiez m’éclairer à propos de certaines affirmations de votre part concernant le projet de loi d’une éventuelle constitution du Québec en 2025.
Dans un texte publié dans Le Devoir, le 9 octobre dernier, vous faites mention que le projet de loi 1, « Loi constitutionnelle de 2025 sur le Québec », modifie la Charte des droits et libertés de la personne au Québec afin de « protéger le droit des Québécois de mourir dans la dignité et de recevoir l’aide médicale à mourir lorsque leur état le requiert ».
Je ne sais pas si j’ai bien lu, mais je trouve que le libellé qui modifie la Charte québécoise des droits et libertés de la personne est inquiétant.
À la fois, vous semblez vouloir donner plus de droits, mais en même temps vous en enlevez, car elles existent déjà dans la Charte des droits de la personne.
Cette action résout-elle vraiment un problème ou plutôt en crée-t-elle un autre?
Concernant l’expression « Mourir dans la dignité », le message est fort, mais faux, car on laisse sous-entendre que les personnes qui n’ont pas recours à l’aide médicale à mourir pourrait mourir sans dignité, alors que toutes les vies sont dignes et toutes les morts le sont aussi.
La dignité ne se mesure pas à notre importance, à notre handicap ou à notre âge, elle est intrinsèque à chaque être humain.
Cette loi de plus en plus liberticide sape le rôle de la médecine en faisant de la mort, un soin, elle met en danger des centaines de milliers de personnes dont la vie est soudainement jugée « superflue » voire « indigne ».
Avez-vous prévu des garde-fous ? Vous semblez plutôt vouloir mettre des baillons pour empêcher les personnes et/ou les organismes qui veulent s’exprimer ou contester cette loi devant les tribunaux, de le faire.
Bref, je continue à espérer que nous avons un gouvernement objectif, équitable et qui prend en considération les besoins de tous ses citoyens sans favoriser les uns par rapport aux autres, ce pourquoi, j’aurais souhaité pouvoir lire ceci : le droit des Québécois et des Québécoises de mourir dans la dignité et d’avoir recours à l’aide médicale à mourir « ou au service des soins palliatifs ».
Sachez, M. Jolin-Barrette, qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, surtout quand il s’agit de la vie et du bien-être des citoyens. La dignité d’une société humaine, ne consiste-t-elle pas à accompagner la vie jusqu’à la mort et non à faciliter la mort?
Je vous serais très reconnaissante, Monsieur le Ministre, de bien vouloir prendre en considération cette demande.
Monique Khouzam Gendron,
Gestionnaire et bibliothécaire professionnelle

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aide médicale à mourir
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Simon Jolin-Barrette