Jointe au téléphone peu avant les obsèques, Isabelle Bastien a passé quarante ans aux côtés de celui qui la considérait comme sa propre fille. La directrice des opérations décrit le départ de M. Garneau comme un choc semblable à la perte d’un membre de la famille. « C’était un mentor, c’était un père… Il n’y a pas un chapeau qu’il n’a pas porté », révèle-t-elle avec émotion.
C’est donc au Complexe funéraire Goyer, à Oka, le 15 décembre, que toute l’équipe des Épices Garno s’est réunie « en famille », pour rendre hommage au bâtisseur qu’était Yvon Garneau. « C’était un homme qui voyait plus loin que son propre temps », souligne Isabelle Bastien, rappelant que tout a commencé en confectionnant localement ses épices et en les faisant goûter au Marché aux puces à partir des années soixante-dix.
Plusieurs décennies plus tard, cette petite entreprise marthelacquoise est devenue une véritable fierté régionale.
Nombreux sont les gens de Deux-Montagnes, Saint-Eustache et Sainte-Marthe-sur-le-Lac, qui ont eu la chance de rencontrer Yvon Garneau dans son commerce de Sainte-Marthe-sur-le-Lac ou au Marché aux puces Saint-Eustache.
Plusieurs témoigneront qu’il avait toujours en tête le désir de faire plus et qu’il a su laisser son empreinte sur l’économie locale en étendant ses ventes jusqu’aux tablettes des IGA et Metro dans les années 2000, ce qui représente aujourd’hui plus de 2,5 millions de dollars cumulés en chiffre d’affaires annuel.
Malgré cette perte énorme, ce que M. Garneau a bâti s’avère être une richesse pour le Québec, ainsi que pour ses proches et son équipe. Richesse qui restera après son passage, comme le goût de chacune de ses épices.
Par Phoeby Laplante
plaplante@groupejcl.ca

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