Des données alarmantes
Ce rapport, issu d’une collaboration avec les Banques alimentaires du Québec et les organismes desservis, présente les dernières statistiques sur l’insécurité alimentaire, basées sur des données recueillies en mars 2024.
– 25 094 personnes, soit une hausse de 27 % des demandes d’aide alimentaire comparativement à 2023.
– 95 % de hausse chez les étudiants et 50 % chez les salariés ayant recours à l’aide alimentaire.
– Hausse de 19 % des ménages biparentaux et de 108 % des nouveaux arrivants.
– Hausse de 54 % des usagers des services de repas.
– 71 % des organismes ont signalé des ruptures de stock au cours des 12 derniers mois.
– 92 % des organismes accrédités évaluent l’admissibilité des nouveaux usagers pour ajuster leurs services face à la demande croissante.
Moisson Laurentides dessert 118 organismes. Elle collecte des denrées alimentaires auprès de producteurs, grandes surfaces, détaillants, transformateurs et distributeurs. Ces denrées sont redistribuées aux organismes en fonction du nombre de personnes qu’ils desservent, explique Annie Bélanger, directrice générale.
Avant la pandémie, Moisson Laurentides achetait environ 30 000 $ de denrées par an, principalement du lait et des œufs. Depuis, ce montant oscille entre 350 000 et 700 000 $ par an. En 2019, ils récupéraient 4,5 millions de kilos de nourriture, mais avec les perturbations des chaînes d’approvisionnement, ce chiffre est descendu à 4 millions.
« Si demain, nous devions acheter tout cela, il en coûterait 46 millions de dollars pour la région des Laurentides », précise Mme Bélanger, soulignant l’importance des dons de l’industrie agroalimentaire.
Le visage de la faim
Le visage de la faim se diversifie et les besoins s’intensifient, déclare Annie Blanchard, présidente du conseil d’administration de Moisson Laurentides. Les familles monoparentales et les personnes âgées constituaient auparavant la majorité des usagers des banques alimentaires. Aujourd’hui, on observe un changement radical : ménages biparentaux, salariés et étudiants s’ajoutent désormais aux nouveaux visages de la faim. « Ces personnes, qui parvenaient autrefois à subvenir à leurs besoins, se retrouvent désormais confrontées à des choix impossibles : se nourrir ou se loger », rapporte Mme Blanchard.
Cette diversification des usagers accentue la pression sur les organismes. Moisson Laurentides distribue déjà plus de 3,6 millions de kilos de nourriture par an, d’une valeur d’environ 47 millions de dollars, mais cela ne suffit pas. « Si cette tendance persiste, nous serons contraints de réduire l’approvisionnement dès l’année prochaine », avertit Mme Blanchard.
« La faim n’est plus une question de pauvreté extrême, c’est devenu une réalité pour des familles que nous n’avions jamais vues dans les différents services », assure Annie Bélanger, directrice générale de Moisson Laurentides.
Un appel à l’action
Pour faire un don, rendez-vous sur moissonlaurentides.org. Chaque dollar reçu permet à Moisson Laurentides de redistribuer l’équivalent de 15 $ en denrées alimentaires, nourrissant ainsi plus de 25 000 personnes chaque mois, dont 40 % sont des enfants.
Moisson Laurentides sera le bénéficiaire de la campagne des biscuits sourires des fêtes de Tim Hortons, du 18 au 24 novembre. La grande guignolée des médias, leur principale campagne de financement, aura lieu le 5 décembre, où des bénévoles récolteront des dons à plusieurs intersections.
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