« Depuis que je suis entrée en poste, 90 % des gens que je rencontre me disent ça », confie Vickie Ouellette, directrice générale depuis janvier 2024. Une perception qui colle à la peau de l’organisme, mais qui ne rend pas justice à sa mission actuelle.
La Mouvance est avant tout un milieu de vie pour les femmes de 18 ans et plus. Basé sur la rue Chénier à Saint-Eustache et active sur tout le territoire de la MRC de Deux-Montagnes, le centre repose sur une équipe de trois intervenantes : une sexologue, une travailleuse sociale et une diplômée en psychologie et fonctionne du lundi au jeudi, de 9 h à 16 h. On y propose une programmation variée : cafés-rencontres, ateliers sur l’estime de soi, activités de formation populaire sur l’histoire et les droits des femmes, et bien plus.
Qu’il s’agisse de remplir un formulaire, préparer une rencontre, défendre ses droits au travail ou comprendre des documents administratifs… « On prend la femme, peu importe sa situation. Qu’elle ait des enjeux ou non, notre rôle est de l’accompagner. Certaines viennent pour briser l’isolement, d’autres pour rencontrer une intervenante, et d’autres encore simplement pour travailler dans un endroit accueillant », explique Mme Ouellette.
« On aime dire qu’on est là avant ou après les maisons d’hébergement », illustre la directrice. Le seul frais lié à La Mouvance est une adhésion volontaire de 10 $ par année — la principale source de financement provenant plutôt du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).
Depuis deux ans, l’organisme est passé de 59 membres en 2023 à 125 aujourd’hui. Une progression qui s’explique par une meilleure visibilité, mais aussi par une restructuration interne amorcée par la nouvelle direction. « Quand je suis arrivée, il fallait repenser nos façons de faire. On voulait offrir une présence continue, avec des intervenantes disponibles sur place, et non seulement des services donnés par des externes », rappelle Mme Ouellette.
Au-delà de ses murs, l’organisme veut aller directement à la rencontre des femmes, surtout dans les municipalités situées plus loin, comme Oka ou Saint-Placide. Le projet « La Mouvance sur la route » consiste à organiser des activités directement dans les villes de la MRC afin de faire connaître le centre et son offre de service.
Comme tout organisme communautaire, La Mouvance compose avec des ressources limitées. Selon Vickie Ouellette, les besoins pour la seule région des Laurentides s’élèvent à 33 millions de dollars supplémentaires. Or, le gouvernement n’a ajouté que 10 millions pour l’ensemble du Québec, dont à peine 477 000 $ se sont retrouvés dans la région.
« On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Mais il est certain que si on veut rejoindre toutes les femmes qui auraient besoin de nous, il faudra renforcer le financement. Pour couvrir adéquatement notre territoire, il nous faudrait à nous seuls environ 500 000 $ de plus », insiste Mme Ouellette.
« On veut que les femmes de la région sachent qu’on existe et qu’on n’est pas un centre pour femmes battues, mais un véritable milieu de vie. Notre mission, c’est d’offrir un espace où chacune peut trouver écoute, solidarité et appui », conclut Vickie Ouellette.
La Mouvance soulignera son 40e anniversaire en 2027.
Pour plus d’informations, visitez le https://lamouvance.ca/.
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