Respectivement originaires de Saint-Eustache et de Blainville, les deux jeunes ont participé pendant dix ans à cette compétition avant de finalement obtenir la première place. C’est un moment historique pour les deux jeunes, pour qui cette médaille d’or est synonyme de persévérance et de beaucoup d’efforts.
Michaël Bruneau affirme que cette médaille donne un sens à toutes les frustrations accumulées, précisant que sans elles, il n’aurait pas continué à se battre durant toutes ces années. « C’est comme si ça vient expliquer toutes les années précédentes », confie l’étudiant en génie robotique à l’Université de Sherbrooke.
Il raconte que lors de leur dernière participation avant cette année, le résultat avait été si décevant qu’il s’était demandé si toutes ces années de robotique avaient valu la peine.
« Mais cet été, à un certain point, c’est comme s’il me manquait quelque chose », ajoute-t-il, remerciant la Fondation Élite de Saint-Eustache pour son support financier.
Pour Émile Jacques, le sentiment éprouvé lorsqu’ils ont entendu leur nom et qu’ils se sont dirigés vers la scène est indescriptible. « C’est vraiment gratifiant parce que, il y a plusieurs années qu’on [accumule] des déceptions. Puis, on a décidé de ne pas baisser les bras. On a quand même réessayé et on a enfin été récompensé », déclare l’étudiant en génie logiciel à Polytechnique Montréal.
Un robot autonome conçu de A à Z
La catégorie Future Engineers dans laquelle compétitionnait le duo rassemble les étudiants jusqu’à 22 ans. L’épreuve consistait en la conception et la programmation d’un petit véhicule autonome se déplaçant sans assistance externe, explique Michaël Bruneau, précisant que la navigation s’effectue au moyen d’une caméra et d’algorithmes d’analyse d’image.
« Le véhicule doit être muni de roues avant directionnelles comme une véritable voiture et être programmé pour éviter les obstacles en optimisant sa trajectoire. Le véhicule doit aussi trouver par lui-même où se trouve l’emplacement de stationnement libre et y effectuer un stationnement en parallèle », écrit-il.
Il s’agit d’une conception originale majoritairement imprimée en 3D, munie d’un ordinateur Raspberry Pi, d’un microcontrôleur Arduino, d’une caméra à grand angle et d’une batterie au lithium, explique l’étudiant.
Michaël Bruneau confie que leur dynamique fait partie des éléments de leur réussite. Ils s’attribuent des rôles et les remplissent chacun de leur côté, et peuvent se dire sans langue de bois si une idée fonctionne ou non. Au fil des années, Bruneau a pris un rôle de leader tandis que Jacques générait des idées.
Émile Jacques explique qu’un des éléments clés de leur succès cette année résidait dans des méthodes de débogage efficaces, un aspect négligé les années précédentes. Lorsqu’un problème survenait, ils pouvaient identifier la cause en cinq minutes. Ils filmaient chaque essai avec la caméra du robot et affichaient toutes ses décisions à l’écran, ce qui permettait une analyse immédiate des bogues, explique-t-il.
« Donc, quand on avait un problème cette année, on ne perdait vraiment pas de temps. Souvent, en cinq minutes, on pouvait savoir la cause et aller le régler. Ce n’est pas quelque chose qu’on avait mis l’accent dessus les autres années », confie-t-il.
Les projets d’avenir
Les deux étudiants évoquent la possibilité de créer une plateforme pour les équipes de robotique au primaire et au secondaire. Quant à un retour à la compétition l’an prochain, Michaël Bruneau mentionne qu’après avoir décroché cette victoire, ils ne seront sûrement pas participants l’an prochain. Émile Jacques ajoute que cela dépendra de l’intérêt du nouveau défi.
Michaël et Émile forment un duo en robotique depuis 2015, à l’époque où ils étudiaient à l’Académie Sainte-Thérèse. Leur parcours les a conduits à représenter le Canada à cinq finales internationales de la WRO : au Qatar en 2015, en Inde en 2016, au Costa Rica en 2017, en Thaïlande en 2018 et au Panama en 2023. Leur sixième qualification les a conduits à Singapour en 2025.
Après avoir pris une année de recul en 2024, les deux coéquipiers se sont retrouvés en 2025 pour tenter leur chance une dernière fois dans la catégorie Future Engineers, considérée comme la plus prestigieuse de la WRO. En septembre dernier, ils ont décroché leur place pour la finale internationale en remportant la première place à la compétition nationale d’Ottawa.

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