Ce code, selon M. Drew, « entraine inévitablement un processus électoral défaillant ».
Dans une déclaration publiée sur Facebook, M. Drew explique avoir procédé à l’annulation du scrutin après une rencontre, plus tôt dans la journée, avec le Conseil sortant, précisant que la tenue d’une élection équitable et transparente était impossible, eu égard aux défaillances du système électoral actuel. Il s’est excusé auprès des électeurs et des candidats pour les inconvénients causés par cette décision de dernière minute.
Failles
Le responsable mentionne que l’actuel Code n’est pas adéquatement outillé pour s’assurer que les électeurs sont correctement informés durant le processus électoral. Le système ne permet pas non plus de vérifier correctement l’admissibilité des candidats avant l’impression des bulletins, en raison d’échéanciers jugés impraticables. Ce qui occasionne l’inclusion de candidats non admissibles, écrit le directeur dans la déclaration.
Il fait également état d’obstacles que rencontre le vote à distance, sans compter la méthode employée pour déterminer le Grand chef et/ou le Chef en cas d’égalité, jugée inacceptable par le directeur des élections.
Un Code révisé pour un nouveau processus en six étapes
Le directeur Graeme Drew propose, dans une nouvelle publication sur Facebook, le 2 août dernier, une refonte complète du processus électoral de Kanesatake. Élaboré après consultation du vice-chef Brant Etienne, le plan débute par une consultation publique permettant aux membres de partager leurs préoccupations sur les failles actuelles. S’ensuivront une révision du Code électoral présentée lors de réunions publiques, puis un vote de ratification des révisions.
Le plan comprend également un processus de nominations avec une vérification scrupuleuse des candidatures, une campagne électorale équitable, et finalement la tenue du scrutin avec options de vote en personne et à distance.
Mécontentement
La décision du président des élections d’annuler le processus à la dernière minute crée des remous au sein de la communauté mohawk de Kanesatake. La candidate Amanda Simon estime que cette décision vient prolonger le mandat de l’actuel Conseil, expiré depuis le mois de juin. Pour elle, cette annulation ne vise pas à corriger le code électoral coutumier. Il s’agit, selon la candidate, de manœuvres « visant à conserver le pouvoir de façon illégitime ».
Madame Simon critique le fait que le directeur des élections Graeme Drew ait publié un « simple mémo le 2 août pour annuler l’élection en invoquant des failles dans ce même Code qui a pourtant servi à organiser deux élections générales réussies. Lui et le vice-chef Brant Etienne proposent maintenant un processus de révision de six mois durant un prétendu mandat prolongé, mais aucun conseil ne peut réformer les règles après la fin de son mandat, et aucun directeur n’a le pouvoir d’annuler une élection par mémo. » Le président des élections estime à six mois le temps de réalisation de tout le processus, tout en respectant le mandat prolongé du Conseil sortant. Or, l’avenir de sa propre participation reste flou. Il précise que son rôle devra être clarifié lors de discussions futures avec le Conseil des Mohawks de Kanesatake