Car, le maracana n’est pas une danse des chauds pays de l’Amérique du Sud comme on aurait pu le penser d’abord si la question avait été posée dans un quizz, mais bel et bien d’un sport; et 100 % africain. Il s’agit, en fait, d’une variante du soccer née dans les années 1990 sur le campus de l’Université de Cocody, à la Côte d’Ivoire, qui se joue six contre six, sans gardien de but, sur une surface aux dimensions semblables à celle du handball.
Un club des amis du maracana
Originaire justement de la Côte d’Ivoire et arrivé à Montréal en 2007, Mamadou Cissé s’est installé à Sainte-Marthe-sur-le-Lac en 2012 avec sa petite famille. Celui qui approche les 50 ans et qui est père de trois enfants a d’abord continué à se rendre à Montréal pour pratiquer son sport favori avec ses amis.
«Il fallait cependant me lever de bonne heure et effectuer de longs déplacements. Puis, un jour, en me rendant au parc Municipal, j’ai vu un autre Africain qui jouait au maracana avec ses enfants et c’est à ce moment que ça parti. On s’est dit qu’on pourrait venir avec nos enfants tous les vendredis et contacter nos amis pour qu’on joue tous ensemble. Quand il a commencé à faire froid, on a demandé une salle à la Ville qui nous a répondu qu’elle ne pouvait le faire qu’à un organisme reconnu. Nous avons donc créé, en septembre 2015, le Club des amis du maracana de Sainte-Marthe», de raconter celui qui préside l’organisme comptant maintenant 45 membres.
Depuis, une fois l’été passé, le parc Municipal fait place à l’école secondaire Liberté-Jeunesse où une salle est mise à la disposition du Club des amis du maracana. C’est à cet endroit que les adeptes de ce sport, majoritairement des immigrants, mais aussi quelques Québécois qui se sont intégrés au groupe, se rencontrent à partir de la fin septembre une fois par semaine pour disputer, durant un peu plus de deux heures, quelques parties.
Celles-ci durent chacune 10 minutes sans arrêt de jeu (plutôt que deux périodes de 10 minutes lors des compétitions officielles), pour permettre à tous de bouger, mais aussi prendre le temps de reprendre son souffle car ce sport est exigeant sur le plan cardio-vasculaire.
«Si, à la base, vous aimez le soccer, vous allez aimer le maracana. C’est un sport destiné pour les pour les 35 ans et plus, mais j’ai créé un club [Les Castors de Ste-Marthe] pour les plus jeunes pour qu’ils aient aussi l’occasion d’y jouer le samedi matin. Avant la COVID-19, j’avais 61 jeunes âgés entre 6 et 12 ans qui s’y adonnaient, selon différents groupes d’âge», de poursuivre M. Cissé qui précise que le Club des amis du maracana de Sainte-Marthe est ouvert à tous, même si on ne réside pas à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, et qu’il n’y a pas de frais pour y adhérer.
Une fédération canadienne de maracana
L’Ivoirien est également président de la Fédération canadienne de maracana, dénommée Maracana Canada, qui a été mise sur pied en juillet 2016. Elle organise des compétitions nationales depuis 2017 à lesquelles le Club des amis du maracana de Sainte-Marthe a pris part avec succès.
Maracana Canada a également délégué une équipe nationale, dont Mamadou Cissé a fait partie, dans des compétitions internationales disputées respectivement au Mali (2017), à la Côte d’Ivoire (2018) et à la Guinée (2019). Le Canada y a fait, note le Marthelacquois d’adoption, bonne figure se rendant en demi-finale à deux reprises.
À la base, le maracana demeure un sport amateur qui vise à réunir des amis qui souhaitent encore bouger à 35, 40 ou 50 ans. «Nous sommes toujours des grands fans de soccer et suivons nos équipes nationale un peu partout où elles jouent, mais on pratique plus le maracana parce que ça se prête plus à un espace réduit en salle», d’expliquer Mamadou Cissé qui invite donc les gens désireux d’en savoir davantage sur le maracana et son club à communiquer avec lui au 514 569-1472.
Benoît Bilodeau
benoitb@groupejcl.ca
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