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Études et ressources en santé mentale pour papa

Photo Christophe Godon –

La paternité n’est pas toujours facile, mais des ressources existent pour venir en aide aux parents dans le besoin.

Études et ressources en santé mentale pour papa

Publié le 12/06/2025

Depuis quelques années, avec l’isolement et le repli favorisé par les mesures sanitaires, la santé mentale devient un sujet incontournable et de plus en plus médiatisé.

Si la dépression post-partum est connue chez la mère, il reste encore du travail à faire pour sensibiliser les nouveaux papas et leur entourage aux risques auxquels ceux-ci peuvent être confrontés avant et après l’accouchement. Heureusement, plusieurs ressources sont disponibles pour venir en aide à ceux qui en ont besoin.

Une étude de Leach, Poyser, Cooklin et Giallo en 2016 souligne qu’un homme sur dix souffre de dépression au moment de vivre l’expérience de la paternité, et ce dès le premier trimestre. Le trouble anxieux semble présent chez 4 à 16% de pères pendant la grossesse et de 2 à 18% après l’accouchement.

Ce qui est particulier avec la dépression post-partum chez les pères est qu’elle peut se manifester de manière subtile, comme par l’expression de colère, l’irritabilité, le retrait, la consommation de substance, et parfois même des symptômes obsessifs compulsifs ou des psychoses.

Selon un article de la psychologue Fanny-Maude Urfer, publié sur le site web de l’Ordre des psychologues du Québec, il est important d’éduquer les nouveaux parents sur la charge émotionnelle et physique associée à la parentalité. Elle note particulièrement les résultats d’une autre recherche de Rominov, Giallo, Pilkington, et Whelan en 2017 qui identifie le manque de sommeil, les nombreux besoins du nouveau-né et la difficulté à gérer l’équilibre travail-famille comme sources de stress avec lesquelles composer.

Heureusement, selon une étude publiée en 2023 par un groupe de recherche dirigé par la professeure Tina Montreuil à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, les symptômes anxieux ou dépressifs légers, mais un peu plus élevés chez les pères que chez les mères, étaient associés, chez leurs enfants, à moins de difficultés comportementales au cours des premières années du primaire. Si ces résultats ne peuvent pas être généralisés aux parents qui présentent des niveaux cliniques de dépression et d’anxiété, ils sont quand même encourageants et pourraient apaiser les nouvelles familles dépassées par les nouveaux rôles.

Des ressources existent

Depuis 1997, le Regroupement pour la valorisation de la paternité rassemble plus de 250 organismes et individus dans 17 régions du Québec. La mission de l’organisme est de permettre l’intégration des réalités paternelles dans les politiques publiques et l’offre de service à la famille. Avec un répertoire de ressources par région, le site web de l’organisme offre une vue d’ensemble des services offerts avec une description du type de services offerts, la clientèle cible et les coordonnées pour chacune des ressources.

Parmi ces ressources, mentionnons la maison Oxygène Laurentides à Saint-Jérôme qui offre de l’hébergement d’urgence et du soutien spécialisé pour les pères, ainsi que l’organisme Accroc qui offre une ligne d’urgence pour les hommes, surtout en matière de violence conjugale ou de rupture difficile. Plusieurs organismes offrent également des soirées d’activités, des sorties en plein air, des repas ou des groupes de soutien, avec ou sans les enfants.

Il est donc important de parler de santé mentale et d’aller chercher l’aide disponible lorsqu’on en ressent le besoin. Personne n’est à l’abri d’une situation difficile, qu’elle soit planifiée ou non. Des ressources existent et l’entourage peut jouer un rôle crucial dans une paternité sereine et le bien-être des enfants.