Quelques bureaux ont confirmé avoir plusieurs électeurs absents de la liste électorale. Les personnes concernées ont reçu un bout de papier avec le numéro du DGEQ pour corriger la situation. Toutefois, contrairement aux élections provinciales et fédérales, il est impossible d’ajouter les électeurs manquants au scrutin s’ils n’ont pas vérifié quelques semaines à l’avance leur inscription sur la liste électorale.



Sur les réseaux sociaux, la campagne était féroce. Les trois partis ont publié plusieurs vidéos. Des participants anonymes (ou pas) alimentaient les pages « Spotted » des différents secteurs, mais les candidats de Mirabel Uni avaient la directive de ne pas répliquer aux attaques. « Plusieurs voulaient répondre, mais j’ai dit à mon équipe de ne pas embarquer dans le jeu des autres partis », a fait valoir Roxanne Therrien. « On a mené une campagne propre et ça nous a servi aujourd’hui ».



<h2>Beaucoup d’appelés, peu d’élus</h2>



Les mines étaient longues au rassemblement du Mouvement Citoyen Mirabel vers 21&nbsp;h&nbsp;30, lorsque les premiers résultats ont été annoncés. Les émotions étaient à fleur de peau. Pierre-Olivier Langlois n’a pas voulu commenter les résultats préliminaires qui n’auguraient rien de bon pour sa formation.



Du côté d’Action Mirabel — Équipe Laurin, personne du parti ne s’était rendu au lieu choisi pour leur rassemblement vers 22&nbsp;h. À peine quelques bénévoles et membres du parti attendaient l’équipe, eux aussi avec l’impression que la soirée allait être longue et décevante. Quelques minutes plus tard, Marc Laurin annonçait sur les réseaux sociaux concéder la victoire… et son départ immédiat de la vie politique.



<h2>Une victoire retentissante</h2>



Lors de cette annonce, la centaine de personnes autour de Roxanne Therrien ont bondi de joie. Pour son discours, Roxanne Therrien a tenu à faire monter sur scène avec elle Emilie Derganc et Isabelle Gauthier. « On est trois co-fondatrices, je les veux à côté de moi ». Elle a poursuivi en remerciant son équipe et les citoyens pour leur confiance. « J’ai déjà hâte d’être assise dans le grand bureau avec [cette] belle équipe autour de moi. » Alors qu’un partisan a voulu se moquer d’une autre équipe, Mme&nbsp;Therrien a rappelé&nbsp;: « Nous sommes gentilles, on a mené une campagne propre et on en est fière ! ».



Même si c’était une élection hors du commun pour Mirabel, le taux de participation est resté essentiellement le même qu’il y a quatre ans, avec seulement 34&nbsp;% des électeurs inscrits qui ont exercé leur droit de vote. L’assermentation des nouveaux élus se déroulera le vendredi&nbsp;7&nbsp;novembre et une première séance du conseil avec ses nouveaux membres se tiendra le lundi&nbsp;10&nbsp;novembre prochain.&nbsp;

C’est d’ailleurs la raison pour quoi le Mouvement Citoyen Mirabel avait tardé à annoncer ses candidats et entamer sa précampagne.



Sans chef, l’équipe avait 30&nbsp;jours pour trouver celui qui allait prendre les rênes du parti à quatre mois du scrutin. Un pari risqué. Robert Charron avait ouvertement signifié, même avant son départ, vouloir succéder à Patrick Charbonneau lorsqu’il se retirerait. Les intentions de Roxanne Therrien étaient également connues à l’interne. C’est d’ailleurs à elle que M.&nbsp;Charbonneau aurait offert sa confiance lors de son départ prévu pour 2029, après un second mandat.



Bouleversée, Mme&nbsp;Therrien a pris une pause pour faire le deuil de son chef et son ami. Comme sa nomination ou celle de M.&nbsp;Charron aurait divisé le parti, l’équipe a choisi Marc Laurin pour lui succéder, proposé par Isabelle Gauthier et Robert Charron. À la fin juillet, M.&nbsp;Laurin était désigné officiellement comme nouveau chef, mais un doute était semé dans la tête de Mme&nbsp;Therrien.



Avec l’appui de certains élus tels que Michel Lauzon et Guylaine Coursol, qui trouvaient eux-mêmes que le processus ayant mené à la nomination de Marc Laurin comme chef a été « un peu précipité », Mme&nbsp;Therrien tente d’organiser un vote de confiance à la mi-août pour s’assurer qu’Action Mirabel appuie effectivement son nouveau chef. Apprenant cela, Marc Laurin décide d’exclure Roxanne Therrien et Isabelle Gauthier de son équipe à quelques jours du vote de confiance.



Dans la foulée de ces départs, M.&nbsp;Lauzon, Mme&nbsp;Coursol et Émilie Derganc se désaffilient d’Action Mirabel — Équipe Laurin et deviennent conseillers indépendants. Les candidates exclues sont courtisées par le Mouvement Citoyen Mirabel qui cherche à compléter son équipe qui n’est toujours pas annoncée à la fin août.



« On sait que les candidats indépendants, tant au conseil qu’à la mairie, ne récoltent généralement que peu de votes. On a donc décidé de s’unir, même s’il ne restait que quelques jours avant le début de la campagne », partage Mme&nbsp;Derganc. En allant chercher la conseillère Catherine Maréchal et le candidat David Bélanger, jusqu’alors perçus comme des candidats de Mouvement Citoyen Mirabel, elles ont commencé à tâter le terrain pour trouver d’autres candidats.



&nbsp;« On s’attendait à être cinq ou six, mais on avait tellement de personnes intéressées qu’il a fallu faire passer des entrevues pour choisir notre équipe. On a été très surprises de cet engouement », poursuit la conseillère réélue facilement dans le district&nbsp;7.



Le 18&nbsp;septembre, le nouveau parti Mirabel Uni a reçu son approbation du Directeur général des élections du Québec (DGEQ). C’était la première fois que Mirabel avait le choix entre trois partis. Trois équipes complètes se présentaient aux électeurs.

Retour sur une campagne dramatique

Une campagne… et un dénouement pas comme les autres

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Christophe Godon (Initiative de journalisme local)