« Ça ne ralentit pas, il n’y a pas eu de pause entre le dimanche soir et le lundi matin ! » partage-t-elle d’emblée.
Après un mandat comme conseillère, elle se voit propulsée au haut de la pyramide : « Il y a quand même un écart entre conseillère et mairesse. Je le savais, je m’y attendais, mais le plus gros, c’est de gérer une équipe de conseillers. C’est quelque chose qui est immense pour moi. » Elle poursuit : « J’avais déjà un regard assez proactif en accompagnant Patrick un peu partout, mais avec les deux pieds dedans, c’est là que j’ai vu l’immensité de Mirabel. »
Elle se réjouit que les trois conseillères expérimentées de son équipe puissent épauler les nouveaux venus : « Par chance, j’ai l’aide précieuse des vétérans qui ont pris sous leur aile les nouveaux. Je comprends l’ampleur de leurs questions. Je suis passée par là. »
100 premiers jours
« J’aime dire à la blague que j’ai déjà réglé la convention des pompiers, mais ça s’est déroulé avant mon entrée en poste », explique Mme Therrien avec un sourire en coin.
Dès le lundi matin suivant les élections, elle s’est présentée à l’hôtel de ville pour organiser son bureau. Le premier exercice majeur de son mandat aura été le budget. Il sera présenté aux citoyens le 15 décembre.
Lors de ses 100 premiers jours, elle prévoit dédier une ressource à temps plein pour l’agriculture chez Mirabel Économique. « L’agriculture est très importante pour moi, je veux les mettre de l’avant, je veux les faire briller. Ce sera un poste sur mesure et à l’image des gens qui ont besoin du lien avec l’agriculture. »
Mme Therrien souhaite aussi produire une politique de l’eau. « Après les fêtes, un comité de travail se réunira afin de détailler comment utiliser notre eau de façon écoresponsable. »
Elle a ensuite abordé la sécurité publique : « Ajouter des effectifs policiers coûte des sous. Ce sera nécessaire. Je veux faire le travail pour voir la marge de manœuvre dont nous disposons. »

La mairesse concentre le début de son mandat sur quatre chantiers majeurs : l’agriculture, la sécurité publique, la mobilité et la gestion de l’eau.
Deux enjeux reliés à la mobilité la tiendront tout aussi occupée avec des rencontres en janvier avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable. 28 dossiers sont ouverts à propos de la fluidité, du trafic et des artères plus dangereuses dans la région. Des discussions avec EXO sont également prévues pour célébrer le projet pilote de Saint-Augustin, mais également en déployer d’autres progressivement. « Pour eux, ce sont des sommes immenses. On veut des projets pilotes dans le Domaine Vert-Nord, dans Saint-Janvier. Il faut forcer un peu la main à EXO parce qu’on veut continuer cette collaboration. »
La mairesse souhaite également mettre en place une politique de sécurité publique. « On peut travailler avec le comité de sécurité routière qui existe déjà. Construire une politique sur mesure en allant chercher des barèmes avant de mettre des dos d’âne partout. Peut-être des pots de fleurs, des bollards. » Elle assure toutefois que le projet pilote des dos d’âne aux abords des parcs et des écoles est toujours en vigueur.
Quelques pistes du budget fédéral
Avec le budget fédéral qui planche sur le secteur de la défense, Mirabel espère pouvoir tirer son épingle du jeu. « Nos entreprises qui naviguent dans la défense doivent se réjouir, les budgets fédéraux sont les bienvenus. J’espère qu’une partie des contrats sera donnée à nos entreprises d’ici. »
Alors que le Bloc québécois espérait davantage de transferts en infrastructure pour les municipalités, ces sommes n’ont pas été bonifiées. Au moment d’écrire ces lignes, l’impact sur le budget de la Ville n’était pas encore connu.
Malgré les sommes importantes prévues pour le secteur des hydrocarbures dans le budget fédéral, Roxanne Therrien reste déterminée : « Je ne me mettrai jamais la tête dans le sable. On travaille extrêmement fort pour être une ville résiliente. On ne changera pas notre approche, qu’importe ce que les autres paliers de gouvernement font. Il y a plusieurs villes qui font des travaux majeurs pour faire face aux inondations, aux pluies abondantes. C’est ce qu’on va continuer de faire. »
Elle poursuit : « On aimerait ça dire qu’on n’y croit pas, mais on le voit très bien quand on regarde dehors. Est-ce qu’on va manquer de subventions ? Peut-être. Toutefois, quand on fait des plans d’aménagement, on peut l’inclure, l’imposer aux entrepreneurs et rester la ville résiliente que nous sommes. »
Une politique de l’eau
Dans un dossier connexe, nous avons demandé quelques précisions sur la future politique de l’eau. « Pour le moment, il y a des ententes avec Thérèse-De Blainville et avec Saint-Jérôme. Les avis d’ébullition vont arriver encore. On travaille fort, mais on est dépendants ». L’entente avec Saint-Jérôme arrive à échéance dans les prochaines années tandis que celle avec Thérèse-De Blainville est à perpétuité. L’autonomie devient donc d’autant plus importante.
La politique sur l’eau viendra établir les paramètres et réglementer son utilisation. L’autonomie visée est 2035 pour ceux qui sont desservis par les services de la ville en eau potable. La mairesse rappelle que plusieurs citoyens sont aussi alimentés par des puits.
Dossiers courants
Comme chaque automne, l’exercice est d’aligner les chiffres : « Je suis en période budgétaire pour m’assurer d’avoir un budget responsable, de protéger mes services essentiels. On a une des régions qui a le plus bas taux de taxation, je veux le garder tout en offrant les services auxquels les citoyens s’attendent. Garder cet équilibre-là est quand même difficile. »
Avec l’inflation et l’augmentation du coût de la vie, certaines positions du passé deviennent insoutenables : « Je ne promettrai plus jamais de gel de taxe, sinon on ne pourra plus rien faire. Oui, on veut rester bas, mais c’est tout un défi ! »
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Roxanne Therrien