Par la même occasion, il a demandé à la gouverneure générale de proroger les travaux du parlement jusqu’à la mi-mars afin que le parti se choisisse un nouveau chef.
Les élections semblaient de plus en plus imminentes, toutefois cette décision donne le temps aux différents partis d’affûter leurs outils en vue d’une campagne printanière.
Alors que Justin Trudeau se défini comme un combattant, le conflit qui l’opposait à certains ministres et autres membres du parti ressemblait plutôt une longue agonie. En s’entêtant à vouloir rester, ses appuis semblaient s’effriter à chaque jour. Il aura donc pris la période des fêtes pour réfléchir à son avenir et à arriver à la conclusion de déposer les armes. Par contre, il est difficile d’imaginer que des élections ne soient pas déclenchées au moment du retour au travail du parlement avec un nouveau premier ministre qui n’aurait pas été choisi par la population.
Un bilan qui déçoit ?
En entrevue lundi après-midi, Jean-Denis Garon, député du Bloc québécois dans Mirabel avait des mots durs à l’endroit du premier ministre : « C’est le gouvernement le plus centralisateur depuis longtemps qui aura été épouvantable pour le Québec », nous partage-t-il d’entrée de jeu.
S’en est suivi une liste de déceptions mentionnant surtout l’importance de l’idéologie multiculturaliste et l’empiètement systématique des compétences des provinces par le gouvernement libéral fédéral, aidé par les néo-démocrates. Que ce soit le refus de la laïcité en passant par « les soins de santé, les soins dentaires, les logements sociaux, [ce gouvernement] refusait de reconnaître les compétences du Québec », rappelle le député de Mirabel. « Même les libéraux ne voulaient plus de Trudeau, imaginez le Québec », conclut-il avec une pointe de moquerie et de désolation.
Toutefois, le tableau ne sera pas rose si la tendance se maintient et que les conservateurs prennent le pouvoir au terme d’une élection générale printanière. « La science, chez les conservateurs, ce n’est pas quelque chose qui arrive naturellement, ça sera le mensonge, le non-respect des vérités, et quand tu crois que Adam et Eve ont été les premiers humains, c’est un peu difficile de vendre la science du climat » souligne M. Garon. Si on revient sur les années Harper, les scientifiques étaient muselés et la tribune de presse fermée. Un portrait qui semble stimuler davantage son sentiment souverainiste, si c’était possible de l’être encore davantage.
Un futur pour la relève
Ce n’est plus un secret pour personne, Jean-Denis est devenu papa dans les dernières semaines de 2024. « On a un ange, la maman va bien, c’est beaucoup plus facile d’entendre son bébé pleurer que d’entendre 130 conservateurs à la chambre des communes chialer sur la taxe carbone », blague le député.
Il assure qu’il sera un militant féroce lors de la prochaine campagne : « La paternité, ça n’enlève à personne ses idéaux. Au contraire, ça les renforce! » En lui demandant d’utiliser sa boule de cristal pour savoir si le Bloc serait l’opposition officielle au terme de la prochaine élection, le député a usé de sagesse : « Le Bloc change les choses, peu importe où il est assis. C’est dans notre ADN. On verra bien! »
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