À Oka comme ailleurs au Québec, soutenir les entreprises d’ici est devenu un véritable mode de vie. Or, à bien des égards, cette belle solidarité a ses limites. La boulangerie PATOka, située sur la rue Notre-Dame, à Oka, a annoncé sa fermeture temporaire après avoir été victime d’un troisième acte de vandalisme en quatre mois.
Dans une publication Facebook accompagnée d’une photo de la vitrine fracassée, les propriétaires ont justifié leur décision de cesser leurs activités pour une période indéterminée, invoquant des préoccupations pour leur sécurité et celle de leurs employés.
« Nous devons fermer la boulangerie PATOka pour une période indéterminée. Ce troisième vandalisme en [quatre] mois a fait de gros dégâts dans la boutique, pour plusieurs milliers de dollars », écrivent-ils, affirmant avoir porté plainte auprès de la Sûreté du Québec.
Une enquête en cours
La porte-parole de la Sûreté du Québec a confirmé qu’une « enquête pour méfaits » est bel et bien en cours. Pascal Quevillon, alors maire d’Oka, croyait pour sa part qu’il y avait lieu de croire, selon la logique des faits et la nature des derniers incidents, qu’il s’agissait d’événements isolés davantage liés à des attaques personnelles envers les propriétaires qu’à une atteinte directe aux commerces. « Sans minimiser la gravité de ces gestes, il est important de rappeler que nos commerces locaux ne semblent pas visés par ces attaques », écrivait-il sur sa page Facebook.
Mais si les commerces locaux ne sont pas visés, comment expliquer qu’une entreprise locale soit contrainte de fermer ses portes à la suite d’attaques à répétition ?
Les propriétaires ont mentionné dans une autre publication avoir installé des caméras de surveillance dans l’entreprise, espérant que ces images pourront aider à identifier le ou les responsables.
Par ailleurs, ils expriment leurs craintes face à une potentielle escalade de violence, se demandant si la prochaine étape sera l’incendie de leur maison. Ils vont jusqu’à remettre en question la sécurité de la ville d’Oka, affirmant qu’il serait plus facile d’ouvrir un commerce illégal ailleurs dans la province, que d’exploiter une simple boulangerie dans cette municipalité.
L’ancien maire Pascal Quevillon avait indiqué que la SQ travaillait activement sur ces événements et qu’une présence policière renforcée avait été demandée dans les secteurs touchés. Il promettait de tout mettre en œuvre afin que justice soit faite.
Indignation
Sur les réseaux sociaux, plusieurs citoyens ont manifesté leur indignation face à ces actes, et exprimé leur solidarité envers le commerce qui dessert Oka depuis près de cinq ans.
Patrick Hardy, alors candidat à la mairie d’Oka et désormais maire, estimait ce geste inacceptable, déclarant que « l’on ne peut tolérer de tels actes de violence. Quand un commerce de chez nous est visé à répétition, nous le vivons tous », écrivait-il.
Au-delà des pertes financières, cet incident a des conséquences sur les employés de l’établissement, déplorent les propriétaires, précisant que « la sécurité de notre équipe est notre souci numéro un, même si nous devons mettre à pied quatre salariés qui ont tous fait preuve d’un magnifique courage, et d’une grande solidarité ».
Notons que les propriétaires de PATOka ont finalement rouvert la boulangerie le 6 novembre dernier. La rédaction a tenté de les joindre afin de connaître les raisons de cette réouverture, mais n’a obtenu aucune réponse au moment de publier.

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