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Un homme arrêté pour trafic d’armes et propos haineux

Opération majeure de la GRC à Saint-Joseph-du-Lac.

Un homme arrêté pour trafic d’armes et propos haineux

Publié le 27/06/2024

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a procédé le 13 juin dernier à une importante opération qui a permis de saisir plusieurs imprimantes 3D et pièces d’armes à feu artisanales. Le citoyen de Saint-Joseph-du-Lac, Pascal Tribout, 37 ans, a alors été arrêté et se retrouve entre autres accusé de trafic d’armes, possession d’arme à feu prohibée et de fomenter volontairement la haine.

« Ç’a été une grosse perquisition, c’est rare qu’on voie ça », soulève Charles Poirier, sergent au bureau des communications de Montréal de la GRC. C’est tôt dans la matinée du 13 juin que les policiers ont débuté la perquisition au domicile de Pascal Tribout et à son commerce de toiture situé à Laval, dont il est le copropriétaire. Les policiers ont alors saisi 15 imprimantes 3D et de nombreuses armes à feu qui ont été fabriquées grâce à celles-ci et l’estimation s’élève à 1000 pièces d’armes. 

« Lors de ces perquisitions, on a procédé à son arrestation. Quand on a vu ce qu’il possédait en termes d’items, c’est là qu’on a été en mesure de déposer tout de suite des accusations », poursuit le sergent. Donc, la journée même, M. Tribout a comparu au Palais de justice de Saint-Jérôme et il demeure incarcéré en attendant son audience pour sa remise en liberté prévue plus tard cet été. Pour le moment, rien dans l’enquête ne laisse croire aux autorités qu’il aurait un ou des complices.

Débutée en novembre 2023, l’enquête menée par l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale (EISN) de la GRC a permis de constater que l’accusé tenait aussi des propos haineux envers la communauté juive dans un forum public du réseau social Telegram. « Évidemment, une fois qu’on additionne les choses, c’est sûr qu’il fallait prendre action rapidement », assure M. Poirier.

Photo fournie par la GRC- Une imprimante 3D saisie par la GRC le 13 juin dernier.

Des armes à feu imprimées en 3D

Lors de l’opération, la GRC a trouvé 15 imprimantes 3D qui ont servi à fabriquer des armes à feu opérationnelles. « Il faut toujours qu’on teste les fonctionnalités, mais à date, on peut présumer qu’elles sont fonctionnelles », indique M. Poirier.

M. Tribout se retrouve également accusé de possession et distribution de données informatiques relatives à des armes à feu pouvant être utilisées avec une imprimante 3D à des fins de fabrication. « À ma connaissance, on n’utilise pas souvent ce chef d’accusation. C’est intéressant, car posséder une imprimante 3D, ce n’est pas un crime. Tout le monde peut en posséder une à la maison pour se fabriquer des bibelots », fait valoir M. Poirier.  

« Mais quand on s’est aperçu que les gens commençaient à fabriquer des armes à feu, il y a eu un ajout au Code criminel pour la possession de ces fichiers-là, où leur distribution constitue un crime au Canada maintenant », poursuit-il.

Parmi les différentes pièces d’armes saisies au domicile de Pascal Tribout, les policiers ont mis la main sur une arme classée FGC-9 Mk2. « C’est littéralement une arme à feu 3D de calibre 9mm, qui est opérationnelle et qui est prisée par les gens qui ne croient pas au contrôle des armes à feu. L’idéologie derrière ça, c’est que personne ne le sait qu’on possède cette arme à feu », soulève M. Poirier.

Pourquoi la GRC?

Il n’est pas habituel pour la GRC d’intervenir dans des dossiers impliquant des armes à feu. Toutefois, le cas de Pascal Tribout s’est retrouvé entre leur main car il impliquait des potentiels enjeux de sécurité nationale. « Au niveau de la sécurité nationale, on ne traite pas des dossiers d’armes à feu. Mais dans ce cas-ci, parce qu’il y avait une composante d’incitation à la haine, on a regardé s’il n’y avait pas peut-être une composante de terrorisme là-dedans. Mais c’est très difficile de prouver une intention », explique le sergent.

« Une fois qu’on rentre dans une enquête comme celle-là et qu’on voit ces deux composantes, ça nous préoccupe. Parce qu’entre l’incitation à la haine et les armes à feu, on s’entend que ça peut mal virer », ajoute-t-il. Cependant, rien ne démontre aujourd’hui qu’il y aurait une composante liée à la sécurité nationale dans le dossier de Pascal Tribout.