Rejoint au téléphone deux jours après la tragédie, Richard Hamelin raconte difficilement comment son neveu et lui, premiers sur les lieux ont tenté, en vain, de sauver M. Robert.
Les cyclistes roulaient sur la Route Verte 1 en direction de Pointe-Calumet, à partir d’Oka, après le tournant qui devait le mener jusqu’à la guérite de la 38e rue, M. Hamelin remarque, environ un kilomètre plus loin, quelque chose qui bloque la piste cyclable. « Quand je suis arrivé, j’ai vu une dame en état de choc, au téléphone avec les services d’urgence… puis j’ai vu son conjoint », explique-t-il, incapable de retenir ses émotions.
Son neveu, qui suivait non loin, est rapidement descendu de vélo pour intervenir. Professionnel dans le domaine des soins à domicile, il a aussitôt entrepris des manœuvres de réanimation. « Mon neveu a commencé le RCR tout de suite », raconte M. Hamelin. Alors que lui-même, prenait la relève sur la ligne avec le 911.
Un premier véhicule d’urgence est apparu à l’entrée de la piste cyclable du côté est, au niveau de la 38e rue à Pointe-Calumet, avant de rebrousser chemin, poursuit M. Hamelin. « On entendait des sirènes un peu partout, mais personne ne trouvait comment accéder », dit-il.

Cinq minutes, une éternité
Le sergent Jean-Philippe Labbé, du Service de police de Deux-Montagnes, rejoint lundi par le journal l’Éveil confirme de son côté que l’appel a été logé à 12 h 01 et que les premiers policiers sont arrivés sur place à 12 h 06.
Selon M. Hamelin, c’est la géolocalisation du téléphone qui a finalement permis aux répartiteurs de cibler le secteur. « Fort heureusement que le cellulaire entrait, sinon ils n’auraient jamais pu nous géolocaliser. »
Traumatisé par l’expérience, le retraité qui emprunte régulièrement la route verte, aussi appelée le Chemin 1, salue l’effort déployé par tous les intervenants : « Tout le monde a agi avec bienveillance. Tout le monde a tout essayé », dit-il, étouffé par les sanglots.
Il regrette tout de même qu’il n’y ait pas plus de repère de positionnement. « Sur une piste comme celle-là, il devrait y avoir des indicateurs, comme sur les pistes de ski ou de motoneige. Ça aurait été facile de dire : on est au kilomètre 1 ou 1,5. » Pour lui, une telle mesure aurait facilité la communication avec les répartiteurs.

Incompréhension totale
Le frère de la victime, Yves Robert, malgré l’incompréhension souhaitait rendre hommage à son frère : « Quelle tragédie invraisemblable, triste et injuste! Mon frère aurait mérité de vivre beaucoup plus longtemps tellement il aimait la vie! Il dégageait de la bonté, de l’amour! Son départ crée un immense vide auprès de sa famille et de ses amis ». Il résume : « Il aurait suffi d’un coup de pédale de plus, et il serait passé à temps. »
Au-delà du caractère exceptionnel de l’accident, les proches et les témoins gardent en tête la difficulté à situer précisément l’endroit et à accéder rapidement à la victime. Autant d’éléments qui marquent encore aujourd’hui ceux qui ont tenté, en vain, de sauver Claude Robert.
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