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Une centaine de tortues serpentines sauvées grâce à un projet de conservation

Au Parc national d’Oka : Un projet de conservation sauve 112 bébés tortues des inondations.

Une centaine de tortues serpentines sauvées grâce à un projet de conservation

Publié le 27/08/2024

Plusieurs personnes ont assisté à un moment émouvant et unique jeudi dernier, au Parc national d’Oka. Grâce à un projet de conservation mené avec l’Aquarium du Québec, 112 bébés tortues serpentines ont été sauvés des intempéries, puis relâchés en nature.

C’est la toute première fois que l’Aquarium du Québec se joint au Parc national d’Oka dans leurs initiatives visant le recensement et le suivi des différentes espèces de tortues. « Ils font l’observation des adultes et le recensement des tortues qui meurent ou se font blesser par les voitures. Ils font également la surveillance et la protection des nids depuis plusieurs années », décrit Marie-Pierre Lessard, directrice de la conservation, de la recherche et de la santé animale pour l’Aquarium du Québec.

Cette année, le Parc national d’Oka s’est associé à l’Aquarium du Québec pour tenter d’augmenter le taux de survie des nids menacés par la prédation ou par les intempéries. « Le projet était donc de ramener ces œufs-là à l’Aquarium du Québec, en milieu contrôlé, être mis en incubateurs et voir si on était capable de les mener à terme », précise Mme Lessard.

Ce sont 116 œufs de tortues serpentines qui ont été amassés, puis transportés à l’Aquarium du Québec le 18 juin dernier. Ceux-ci ont été incubés, jusqu’à l’éclosion qui a commencé le 10 août. 

Photo : Courtoisie
De nombreux curieux se sont déplacés au Parc national d’Oka jeudi dernier pour assister à ce moment unique.
 

L’étape finale

Une fois la santé des jeunes tortues constatée, celles-ci ont été transportées le 22 août dans des bacs conçus pour reproduire leurs conditions de vie. Elles ont ensuite été relâchées près des endroits où les œufs ont été prélevés au mois de juin. Jusqu’à la fin du processus, les contacts humains ont été restreints autant que possible. 

« On les a laissés aller dans l’eau et on les a regardés quelques minutes. Après, on a demandé aux gens de se retirer pour leur laisser la place pour leur permettre de se reposer et absorber la nouveauté. Parce qu’à cet âge-là, ils n’ont pas assez de force pour se sortir la tête de l’eau si leurs pattes ne sont pas appuyées quelque part. C’était donc important de leur laisser la berge », explique Mme Lessard. 

Avec cette dernière étape qui a attiré des dizaines des personnes, Marie-Pierre Lessard soulève l’importance de la sensibilisation dans ce projet de conservation : « Beaucoup de gens viennent ici pour la plage, mais c’est un parc national avec des animaux. C’est important que les gens prennent conscience de l’environnement, de le protéger et de faire attention quand ils arrivent au bord de l’eau. »

Une espèce surveillée

Même si l’espèce n’est pas menacée, ce projet de conservation a permis de sauver toutes ces jeunes tortues qui vivent aujourd’hui au Parc national d’Oka. « Quand ils ont prélevé les œufs des deux nids, ils ont mis des marqueurs pour savoir exactement où ils étaient et cet été, ces endroits ont été inondés. Assurément, les 112 œufs n’auraient jamais éclos », soulève Mme Lessard. 

« Toutes les espèces de reptiles subissent une pression énorme à cause des changements climatiques, de la pollution environnementale et de l’empiétement de la vie humaine sur leur milieu de vie. C’est donc important de se concentrer aussi sur ces espèces », ajoute-t-elle.

Photo : Courtoisie
Ce sont 112 tortues serpentines qui ont été relâchées dans leur habitat naturel, après leur incubation à l’Aquarium du Québec

Un succès sur toute la ligne

« 112 œufs ont éclos et les quatre autres qu’on avait amassés n’ont pas été fécondés. Donc nous avons un taux de réussite de 100% », affirme Mme Lessard. 

Avec le succès de ce projet, il ne serait pas surprenant que l’Aquarium du Québec répète le projet l’année prochaine, voire même celles à suivre : « Notre but ultime c’était de voir si on était capable d’améliorer les chances de survie de nos tortues et on a répondu à notre question. De voir que oui, ça nous ouvre plein d’autres portes pour imaginer d’autres volets à notre projet. On a pleins d’idées en ce moment! »