Dénonçant le manque d’intervention du gouvernement face aux déversements illégaux à Kanesatake, un groupe de résidents d’Oka a décidé de prendre les devants. Le collectif ReconciliAction Kanesatake/Oka tiendra, le 8 septembre prochain, une formation pour préparer les citoyens à effectuer un potentiel contrôle routier contre les véhicules lourds.
Jusqu’à présent, une cinquantaine de personnes ont confirmé leur présence au rassemblement. Visant le pacifisme, le professionnalisme, la sécurité et un minimum de perturbations de la circulation, cette formation a pour objectif d’exercer une « pression sur les autorités provinciales et fédérales pour que cessent au plus tôt les atteintes à la sécurité publique et les déversements illégaux de sols contaminés qui polluent notre eau. »
Collaborer avec la communauté mohawk
« On ne sera jamais en paix à Oka tant que les gens à Kanesatake ne seront pas en paix. Avec le rassemblement, il y a aussi un message de solidarité. La boule d’impunité qui grossit à Kanesatake a de plus en plus de répercussions sur la vie quotidienne des Mohawks », explique la porte-parole du collectif ReconciliAction Kanesatake/Oka, Julie Tremblay-Cloutier.
Certains membres du groupe sont d’ailleurs en contact régulier avec la communauté mohawk. « On va continuellement valider nos messages, nos actions et nos opérations avec ces gens-là », assure Mme Tremblay-Cloutier. Invités au rassemblement du 8 septembre, plusieurs citoyens de Kanesatake ont aussi confirmé leur présence.
Une initiative qui inquiète
La tenue d’une formation pour un possible blocage routier inquiète cependant le maire d’Oka, Pascal Quevillon, qui manifeste fermement son désaccord. Soulignant que la municipalité n’est pas liée à ce rassemblement, M. Quevillon craint que cette mesure mette en péril la sécurité des citoyens.
« Ce n’est pas le rôle des citoyens mais bien aux autorités compétentes de faire leur travail. Je suis en contact avec le conseil de bande et les autorités compétentes afin de trouver une solution à cette problématique qui perdure depuis trop longtemps », a-t-il publié sur les réseaux sociaux.
Suite aux avertissements reçus, les membres du collectif ReconciliAction Kanesatake/Oka sont d’avis que c’est aux instances gouvernementales de prendre en charge la situation : « Or, le gouvernement ne fait pas son travail. Souvenons-nous que le dépotoir G&R a obtenu un permis du gouvernement du Québec, alors même que ses propriétaires avaient déjà été mêlés à des actes criminels. Souvenons-nous que la Sûreté du Québec a dit à des citoyens d’Oka qu’elle avait ordre de ne pas intervenir. »
Nommant l’urgence de la situation, Julie Tremblay-Cloutier considère que les citoyens peuvent faire la différence : « Tous les paliers, incluant notre maire, ont essayé. Mais là, ce sont les citoyens qui peuvent essayer de faire passer le message. C’est un problème qui n’est pas seulement environnemental, mais qui est de sécurité publique. Alors c’est ensemble qu’on peut faire bouger les choses. »
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