La Ville inaugure, cinq ans plus tard, soit le vendredi 2 mai 2025, des infrastructures de résilience initiées à la suite de la catastrophe, afin de réduire les effets de ce type de catastrophe.
Un poste de pompage d’égout pluvial et un bassin de rétention des eaux de pluie au parc central sont désormais pleinement fonctionnels, rapporte un communiqué de la Ville.
Le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, explique que, depuis l’inondation en 2017, « on a travaillé justement à rendre plus sécuritaires les citoyens situés dans ces zones-là. « La première étape, poursuit-il, c’était justement de faire des digues pour éviter que l’eau puisse rentrer sur le territoire. Et on est devenu un projet pilote pour la CMM, la communauté urbaine de Montréal, pour justement implanter des projets de résilience. »
Le projet, d’un coût total d’environ 20 millions de dollars, a été financé à 80 % par les gouvernements du Québec et du Canada, précise le maire, estimant que l’inondation de 2017 a coûté plus de 24 millions aux contribuables. »
Faire face aux défaillances du système existant
Le réseau d’égouts pluviaux évacuait difficilement les eaux de pluie vers le lac lors de fortes précipitations, avant la construction de la nouvelle station de pompage. Ce qui contraignait la Ville de diriger les eaux pluviales au réseau d’égouts sanitaires, au risque de refoulements et de débordements.
« Lorsque le niveau du lac est élevé, à ce moment-là, il y a une pression pour que l’eau rentre », explique le maire. « Cette pression-là fait en sorte qu’on devait détourner à l’époque l’ensemble des eaux de pluie vers le réseau sanitaire. »
Toujours selon le communiqué, lorsque le niveau du lac est trop haut, la nouvelle station de pompage d’eaux pluviales, équipée de trois pompes submersibles d’une capacité totale de 1 200 litres par seconde, prend le relais afin de rediriger les eaux efficacement vers le lac. « En lançant les pompes, ça n’a pas pris 15 secondes que le réseau s’est vidé », s’enthousiasme l’élu de Deux-Montagnes, soulignant la puissance du dispositif mis en place. Il rassure les riverains que la station, traitant uniquement l’eau de pluie avec des pompes souterraines, n’est ni bruyante ni malodorante.

Deux-Montagnes a inauguré le 2 mai 2025, le bassin de rétention en présence de différents acteurs de la ville, du gouvernement provincial, ainsi que du gouvernement fédéral. Sur notre photo : Erik Johnson, conseiller municipal (district du Lac), Denis Martin, maire de Deux-Montagnes, Linda Lapointe, députée fédérale de Rivière-des-Mille-Îles, Benoit Charette, ministre provincial de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, et Manon Robitaille, conseillère municipale (district du Grand-Moulin).
Un bassin de rétention à double vocation
La seconde infrastructure, un bassin de rétention à ciel ouvert relié au poste de pompage, constitue la deuxième étape du projet. « Le bassin de rétention régularise les eaux de pluie et empêche justement l’inondation par l’intérieur », précise le maire. Cette installation permet de réguler le débit des eaux en les accumulant temporairement, soulageant ainsi le réseau d’égouts.
Le système offre une double protection, fait comprendre M. Martin. D’abord, « le bassin peut être vidé par ces pompes-là vers le lac ». Selon lui, cette solution technique s’inscrit pleinement dans la stratégie d’adaptation de la Ville aux changements climatiques. « Si ce système avait pu être en fonction lors des pluies du 9 août, on aurait pu réduire peut-être de 60 à 70 % les réclamations et les dommages dans la ville. »
Le bassin de rétention présente un autre avantage environnemental, indique le maire. « Ça évite justement des surverses au niveau du lac lors de fortes précipitations. Donc, on va réduire nos surverses et améliorer la qualité de l’environnement. On réduit nos surverses d’environ 70 %, ce qui est très bon. »
Une ville sécuritaire pour les résidents
Avec ces nouvelles infrastructures, Deux-Montagnes respecte les nouvelles normes gouvernementales en matière de risque d’inondation, se réjouit le maire. « Avec ces bassins-là et ces structures-là, on a un risque faible d’inondation », indique l’élu, soulignant l’importance de l’infrastructure pour les citoyens. « Ça va permettre justement aux gens de mieux vivre dans ces secteurs-là sans crainte d’inondation chaque année. »
La municipalité se place désormais comme un modèle pour d’autres villes confrontées à pareilles problématiques. « On présente ce projet-là pour l’ensemble des municipalités aux prises avec des problèmes d’inondation », affirme le maire, qui considère que « la ville de Deux-Montagnes a une forte avance dans ce dossier-là. »
« C’est un système sophistiqué, intéressant aussi pour l’environnement, puis intéressant pour la protection des citoyens en cas de fortes précipitations », déclare Denis Martin, remerciant « l’ensemble des employés de la Ville qui ont su amener un concept intéressant dans une problématique. »
Un espace récréatif pour les citoyens
En plus d’une infrastructure technique, les citoyens de Deux-Montagnes tirent profit du côté esthétique et récréatif de l’infrastructure mise en œuvre par la municipalité. « On a décidé d’ajouter un petit peu d’agrément, donc on a fait un parc avec ça […] C’est vraiment un parc qui va être ouvert, citoyen, clôturé, avec des fontaines au centre. »
Les travaux d’aménagement paysager seront menés à terme ce printemps, précise le communiqué. Des aires de détente y seront aménagées d’ici l’été, dont une île reliée par une passerelle. Un sentier piéton entoure déjà le bassin, avec l’installation de belvédères. Deux fontaines à jets d’eau seront également installées, avec un système de recirculation de l’eau et des aérateurs pour éviter les mauvaises odeurs.
« On veut s’assurer justement qu’il va toujours y avoir de l’eau en permanence dans le bassin. Ça fait un parc avec différentes baies, des endroits pour que les gens puissent profiter de pique-niques », décrit le maire, invitant les citoyens à s’approprier cet espace.
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