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Normand Yargeau hérite d’une Chambre de commerce à reconstruire

Photo : Courtoisie –

Normand Yargeau fixe un horizon d’une année pour la restructuration complète de la Chambre de Commerce et d’industrie de la MRC Deux-Montagnes.

Normand Yargeau hérite d’une Chambre de commerce à reconstruire

Publié le 09/05/2025

C’est d’une chambre de commerce et d’industrie en déficit de gouvernance que Normand Yargeau affirme avoir hérité depuis le 31 mars 2025. Selon lui, il faudra près d’un an pour redresser une institution qui, après plus d’un an sans directeur général, requiert une grande restructuration.

Un choc ! Voilà l’effet ressenti par le nouveau directeur général face à la situation de la chambre de commerce de la MRC Deux-Montagnes, évoquant l’ampleur de la tâche qui l’attend. « Le défi n’est pas grand. Le défi est énorme », déclare-t-il, installé dans son bureau.

Il décrit la situation actuelle de la Chambre comme « un champ de maïs, puis chaque branche qu’on tasse, il y en a une nouvelle qui nous pousse ».

Toutefois, même sans DG, admet-il, la Chambre a continué de fonctionner, « mais beaucoup de choses qui n’ont pas été réglées sont pendantes. » Pour y remédier, M. Yargeau entame avec son équipe un processus de restructuration. Mais par où commencer ?

Profiter du momentum

« La saison actuelle prendra fin le 10 juin 2025 ». À partir de cette date, le compte à rebours commencera pour la grande rentrée prévue au mois de septembre. Celle-ci marquera le début d’un nouveau départ pour la Chambre et une occasion en or pour Normand Yargeau de remettre les pendules à l’heure au sein d’une institution fragilisée par l’absence de direction.

« Ça va être vraiment à partir de là […] on va avoir rétabli nos partenariats, où on va avoir ramené de nouveaux membres, où on va avoir un nouveau conseil d’administration. »

Normand Yargeau, nouveau DG de la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC Deux-Montagnes

Toutefois, M. Yargeau craint le manque de référence interne. « C’est lourd parce qu’on se sent seul présentement. Je n’ai pas de référence au sein de l’organisation. Donc, je me dois de regarder tous les dossiers, de faire des appels […] et de comprendre le dossier aussi, parce qu’il faut se positionner dans certains dossiers ».

De multiples défis

L’un des enjeux les plus importants auxquels la CCI2M est confrontée est la situation financière. Le nouveau responsable mentionne la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), dont la Chambre est mandataire. En raison du « fiasco SAAQclic », les clients se manifestent moins, confie-t-il, ce qui diminue les retombées.

Face aux défis liés aux tarifs douaniers, le nouveau DG adopte une rhétorique offensive, affirmant que les tensions commerciales actuelles constituent une occasion pour la Chambre de jouer un rôle plus important.

« C’est une raison encore majeure qui fait que la Chambre a un plus grand rôle à jouer parce que tout ça, ça bouscule les affaires au complet et puis, les gens doivent se resserrer puis de profiter de leur réseau puis d’établir des relations personnelles. »

Le directeur général préconise également une diversification des marchés, tout en privilégiant les fournisseurs locaux et canadiens.

Un leadership basé sur les valeurs humaines

M. Yargeau défend une approche de leadership progressiste, élément essentiel en affaire. Joueur d’équipe, il promeut la collaboration et valorise le travail collectif. « Ça ne se mène pas tout seul une barque. Tout seul, ça n’avance pas vite ou on tourne en rond. Quand on a plusieurs personnes qui sont impliquées, qui se sentent impliquées, qui se sentent appréciées surtout, je pense qu’on peut aller très loin. »

Il insiste sur l’importance du réseau, encourageant les membres à privilégier les échanges. Pour lui, le réseautage va bien au-delà de la simple recherche de clients

« Quand on fait du réseautage, on ne va pas juste chercher un client, on va chercher de la formation et de l’information […] ».

Le dernier recensement de la Chambre faisait état de 350 membres. Celui qui vient de passer 25 ans chez l’organisme Kiwanis International entend porter ce nombre à 500. Il se dit déterminé tout en reconnaissant les limites d’un tel objectif. M. Yargeau dit miser sur le dynamisme de sa nouvelle équipe pour y parvenir.