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L’activité industrielle des Laurentides baisse de 3 G$ en 2020 et 2021

L’activité industrielle des Laurentides baisse de 3 G$ en 2020 et 2021

Publié le 26/07/2022

L’activité industrielle des Laurentides a subi une importante baisse de 3 G$ en 2020 et 2021.

C’est le principal constat qui se dégage d’une étude réalisée par la firme économique Daméco ainsi que Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT)  pour le compte de Connexion Laurentides et le Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides.

Les deux organismes en ont tout récemment dévoilé les résultats sous l’appellation « La crise sanitaire et l’économie des Laurentides ».

« L’étude décortique également l’effet de la pandémie sur les ménages et les industries et présente des scénarios de reprise afin de permettre aux autorités et aux entreprises d’avoir une lecture claire de la réalité économique de la région. D’ailleurs, l’étude présentée avait prédit la surchauffe économique que nous observons actuellement », précisent les responsables.

Autres constats

Parmi les constats auxquels en arrive l’étude, figurent :

. Dépendant des industries, le “retour à un niveau pré-pandémie” de l’économie des Laurentides se fera entre 2022 et 2026.
. Dans les Laurentides, la pandémie a provoqué une baisse de l’activité économique légèrement plus importante que la moyenne québécoise.
. Les Laurentides sont une région “exportatrice” de travailleuses et travailleurs.  En effet, 7,4% de la main-d’œuvre québécoise active y réside, mais seulement 6,4% y travaillent. La différence est de 1% soit 65 000 travailleuses et travailleurs. Cela donne à la région dans un contexte de rareté de main-d’œuvre. Il faudra, cependant, augmenter l’attractivité «professionnelle» de la région puisque son attractivité «résidentielle» est importante.

. Les investissements en productivité des entreprises de la région sont descendus sous les niveaux de 2019 résultant ainsi en une diminution de la productivité des travailleurs. Afin de remédier à la situation, il sera nécessaire d’effectuer des investissements soutenus et d’améliorer les processus.
.Les investissements dans la productivité des entreprises ont reculé pour atteindre des niveaux plus bas qu’en 2019.  Les investissements en immobilisation ont subi une baisse de 70 M$ et le stock d’équipement a baissé de 4,5%.  Cela entraîne une perte directe de productivité qui a des répercussions sur le nombre de travailleurs nécessaires pour augmenter de 1 M$ le PIB de la région comparativement au reste du Québec soit 13 emplois/1M$ dans la région vers 9 pour le reste du Québec.
.Le développement industriel des Laurentides passe notamment par une meilleure collaboration entre les entreprises de la région puisque, présentement, les industries dépendent à 94 % des importations dans leur chaîne d’approvisionnement. 

Actions

Il en découle des pistes de solution parmi lesquelles figurent :

. Soutenir les organisations responsables de la mise en place des zones d’innovation dans le processus d’approbation.
. Initier la création d’un comité multipartite afin de faire état des risques associés aux retards dans les investissements et de développer un plan de mitigation.
. Organiser des séminaires et formations visant à exposer l’impact transformationnel que peut avoir le virage numérique dans les entreprises des Laurentides et en réponse aux enjeux de main-d’œuvre.
. Développer une offre touristique à plus haute valeur ajoutée.
. Mettre en place des actions visant à augmenter les possibilités de logements abordables de qualité.
. Travailler de pair avec les Comités sectoriels de main-d’œuvre pour identifier des actions à mettre en œuvre afin de bonifier l’offre de main-d’œuvre et la formation des travailleurs.
. Préparer un étalonnage des pratiques inspirantes et innovantes pour la rédaction d’une politique d’achat local, conformément à la législation en cours.
. Diversifier les marchés d’exportations des entreprises des Laurentides, notamment en Ontario.

Portrait précis

Devant les conclusions qui se dégagent de l’étude, la concertation régionale est de mise avance Marc L’Heureux, président du conseil d’administration de Connexion Laurentides et vice-président du CPÉRL.

« Cette étude nous donne un portrait précis des impacts de la pandémie et des secteurs dans lesquels nous devons intervenir pour reprendre le chemin de la croissance économique. Elle permet également de rallier l’ensemble des acteurs autours de chiffres concrets et des pistes de solutions réalistes. Maintenant que nous avons ces informations essentielles, il est primordial que tous les intervenants de la région s’engagent collectivement dans des actions qui favorisent une saine reprise économique. De notre côté, nous voulons nous assurer de donner aux entreprises les outils pour contrer les enjeux de main-d’œuvre et de la soutenir dans leurs besoins de financement », note-t-il.