Quelques plus petits joueurs du Québec ont investi dans des infrastructures comme Cogeco ou Québécor. Toutefois un jugement récent du CRTC vient mettre des bâtons dans les roues de ces derniers en permettant aux gros joueurs d’utiliser leurs infrastructures.
Le député du Bloc Québécois dans Mirabel Jean-Denis Garon s’indigne : « La ministre de l’Industrie Mélanie Joly avait le pouvoir de bloquer ça, alors que son prédécesseur, François-Philippe Champagne, avait promis de le faire. On va se ramasser avec un gros joueur dans des régions où on a des problèmes d’accès et qu’ils réduisent leurs investissements. »
Il explique que le régime canadien n’est pas un régime de concurrence. Il détaille comment le Bloc Québécois voit les choses : « C’est un régime où tu as de très gros joueurs avec de très gros monopoles. De plus petits joueurs ont émergé pour faire concurrence et nous offrir de meilleurs services et pour investir. C’est un régime très réglementé. La logique serait : quand un grand joueur est là depuis longtemps, pour qu’il ait de la concurrence, il faut qu’il laisse passer des plus petits. Dans cette optique de concurrence là, ça inviterait les gros joueurs à continuer d’investir. »
Or, il déplore le statu quo décidé par la ministre : « La dernière chose que tu veux faire, c’est de permettre aux gros joueurs de permettre de passer dans le réseau des petits. Ce que ça fait : ils nuisent à l’entrée de nouveaux joueurs, ça réduit la concurrence, l’offre de produits et l’investissement. La logique a toujours été que si tu étais un gros joueur, tu dois investir. »
Pour le député de Mirabel, le jugement du CRTC « est préjudiciable aux régions du Québec ». Ce jugement oblige les petits joueurs en internet par câble de laisser les plus gros joueurs passer sur infrastructures. Puisque le marché fait en sorte que les rabais s’additionnent quand les services sont regroupés chez une même compagnie, les gros joueurs pourront offrir un service à rabais une fois que les plus petits joueurs québécois auraient investi pour améliorer la couverture de l’internet par câble et par onde cellulaire.
« Maintenir ce statu quo ne fait aucun sens, d’autant que même deux des trois grands joueurs des télécommunications s’y opposaient. Ce faisant, la ministre Joly empêchera les petits acteurs des télécommunications de devenir concurrentiels et de se développer, et ce sont les citoyens qui en paieront le prix. On constate une fois de plus qu’Ottawa est déconnecté de la réalité des régions et improvise sans tenir compte des conséquences, ni pour les gens ni pour les plus petites entreprises qui font partie de ce marché. La ministre doit revoir sa décision et mettre fin à cette politique rétrograde », conclut Jean-Denis Garon.
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