Tout a commencé parce que Serge Renaud était un très bon jeune joueur de hockey. Il est parti de sa terre natale, les Îles-de-la-Madeleine, à l’âge de 12 ans pour le hockey mineur élite. Toute la famille a suivi pour venir s’établir à Saint-Eustache. Serge a été avec les Régents dans le midget AAA en 1987 et il a été repêché par les Draveurs de Trois-Rivières avant d’être échangé au Canadien junior de Verdun devenu le Laser de Saint-Hyacinthe. Solide gaillard de 6 pi 3 po, il a joué pendant quatre ans au niveau junior majeur et a été, entre autres, coéquipier du grand gardien de but Martin Brodeur.
Serge Renaud raconte: «Je n’ai pas été plus loin au niveau du hockey professionnel. On se cherchait une entreprise à démarrer et comme mon père a été pêcheur toute sa vie, nous avons pensé, mon frère et moi, à commencer à distribuer les magnifiques produits de la pêche des Îles-de-la-Madeleine.»
Serge et Raynald ont démarré la compagnie en 1997 au 340, du boulevard Industriel, dans un petit local de 2 000 pieds carrés. Pour se munir en homards, ils avaient quatre pêcheurs, dont son père qui œuvrait dans la zone de l’île Anticosti à six heures de bateau des Îles-de-la-Madeleine.
«Notre premier gros client a été la famille Girard avec son marché IGA à Bois-des-Filion. Ils ont toujours encouragé les produits québécois et nous ont vraiment aidés à partir. Nous avons décroché un gros contrat avec Sobeys pour fournir tous leurs marchés. Aujourd’hui, nous continuons à fournir plusieurs marchés à Montréal et les environs, mais notre principal client ce sont les Costco dans tout le Québec.»
Lors de la journée de notre entrevue avec Serge Renaud, il était debout depuis 3 h du matin pour s’assurer que les premiers arrivages de homards de l’année repartent par camion vers les Costco de Gatineau, Québec et Mont‑Laurier.
Si les premiers homards ont un peu tardé cette année, c’est un peu comme l’agriculture au Québec qui a mis du temps à se mettre en marche en raison du froid perdurant. La pêche au homard qui dure neuf semaines, soit de la dernière d’avril à la dernière de juin, a débuté avec deux semaines de retard. «On ne pouvait mettre les cages dans le fond de la mer à cause des glaces encore présentes. Nous pourrons cependant pêcher jusqu’à la mi‑juillet.»
Il faut noter que les homards ont un nouveau système d’identification sur le marché avec une étiquette codée apposée sur chacun des crustacés qui atteste que c’est un homard des Îles-de-la-Madeleine, un aliment du Québec. Le consommateur peut ainsi les différencier d’un homard de la Gaspésie ou des Maritimes.
Les affaires vont très bien pour les frères Renaud. Ils ont maintenant un espace de 30 000 pieds carrés au 559, boulevard Industriel. «Nous sommes rendus à 47 pêcheurs, dont 46 dans le secteur des Îles et notre père dans le secteur de l’île d’Anticosti. Ils pêchent annuellement environ 850 000 livres de homard pour notre entreprise. Nous avons 25 employés aux Îles sous la supervision de Raynald et avec ceux à Saint-Eustache, ça nous donne un total d’environ 35 employés.»
Homard des Îles Renaud inc. vend aussi ses produits frais sur place sur le boulevard Industriel. «Plusieurs achètent le homard déjà cuit. Nous le faisons cuire à la façon des Îles, c’est-à-dire bouilli dans un peu d’eau salée et non steamé. Bien sûr, on vend beaucoup de homards vivants, toujours très populaires pour un party dans la cour.»
On y vend aussi des gros pétoncles des Îles. «Jamais, termine‑t‑il, vous ne mangerez d’aussi bons pétoncles que les nôtres. Notre crabe et nos crevettes proviennent de la Côte-Nord. Nous avons des produits haut de gamme, nous vendons la crème des fruits de mer que nous procure la mer.»