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Deux-Montagnes, une région bâtie sur la diversification

Photo : Courtoisie

Normand Yargeau appelle à de meilleures infrastructures routières adaptées à la taille de la population de Deux-Montagnes.

Deux-Montagnes, une région bâtie sur la diversification

Publié le 07/11/2025

Deux-Montagnes se distingue par sa diversification économique. C’est sa force. C’est grâce au tourisme, à l’agriculture, au commerce et à l’industrie que la région a pu bien se positionner.

Normand Yargeau en sait assez, lui qui mène la barque de la chambre de commerce et d’industrie de Deux-Montagnes depuis sept mois, à titre de directeur général. Il compare l’économie régionale à des vases communicants, expliquant qu’un secteur qui va bien peut compenser un autre qui va mal.

De grands bâtisseurs ont contribué à forger le portrait économique de la région.

Parmi les acteurs qui ont façonné le paysage économique régional, le directeur pointe d’abord les développeurs immobiliers comme Beauward Immobilier, qui possède plus de 24 ou 25 établissements commerciaux et bureaux. Novabus figure également parmi les joueurs importants qui font en sorte que l’économie se porte relativement bien dans le secteur, grâce à des emplois très bien rémunérés.

« Tout ce qu’on avait, c’était le centre commercial. Aujourd’hui, on a quand même au nord, beaucoup, beaucoup de commerces [qui] se sont établis. Et puis, si on regarde sur la rue Dubois, tous les concessionnaires qu’on y retrouve, ainsi que, comme je le disais tantôt, nos encanteurs. C’est ce qui fait une grosse différence ».

La mobilité, un frein majeur

Cette croissance se heurte toutefois au problème de mobilité, soulève sans détour M. Yargeau, soulignant l’évolution de la population. Il appelle à une amélioration des infrastructures, afin de faciliter les déplacements, que ce soit en transport en commun ou au niveau des accès routiers. L’amélioration des infrastructures routières et du transport en commun constitue, selon lui, une priorité absolue pour attirer de nouveaux investissements.

« Il faut que les infrastructures s’adaptent à la population d’aujourd’hui », insiste-t-il.

Cette responsabilité incombe aux deux paliers du gouvernement, affirme le directeur général de la CCI2M. « Au niveau fédéral, c’est le développement de la route 13 qui est attendu. Au niveau municipal, des artères comme la 25e Avenue posent problème », souligne le responsable. Celui qui emprunte souvent cette artère témoigne de la congestion qui constitue un véritable frein. « On attend six à sept feux de circulation avant de traverser, ce qui transforme un trajet de cinq minutes en vingt minutes. Ça n’a juste pas d’allure », déplore-t-il.

« Ce qui pourrait nous aider grandement, c’est le développement de l’autoroute 13 qui [diminuerait la congestion] sur la 15 et qui ferait en sorte que les gens pourraient accéder encore plus facilement à Saint-Eustache et à notre MRC », réclame-t-il.

Un rôle à redéfinir

Face à cette transformation du paysage économique, la Chambre de commerce devrait jouer un rôle plus proactif, reconnaît Normand Yargeau. Cependant, l’organisation traverse elle-même une période difficile depuis plusieurs années, affirme-t-il. « On ne joue pas le rôle qu’on devrait jouer de façon proactive », admet-il franchement, ajoutant qu’il faut « rebâtir une entité qui a été “varlopée”, qui a de mauvaises décisions qui ont été prises par le passé ».

Il faudra, selon lui, rebâtir la confiance des membres et développer le réseau. Alors que la Chambre compte environ 375 membres, celle-ci devrait en avoir au moins 600, estime le directeur général, affirmant qu’« on est en train de rebâtir notre crédibilité. »

Le rôle que la Chambre devrait jouer ? M. Yargeau va au-delà de l’organisation de galas et de réseautage. Il s’agit d’abord de sensibiliser les élus aux besoins de la MRC et de développer un réseau solide qui encourage la consommation locale. « Faire en sorte que les gens contribuent à l’essor de leur région en magasinant, en consommant. Si on a besoin de produits X, Y ou Z, c’est d’aller voir dans sa région avant d’aller à l’extérieur. C’est comme ça qu’on va se développer », affirme-t-il.