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Des demandes claires à un gouvernement minoritaire

Photo courtoisie

Jean-Denis Garon, député de Mirabel et responsable en matière de finance au Bloc Québécois.

Des demandes claires à un gouvernement minoritaire

Publié le 04/11/2025

Le gouvernement fédéral n’a pas déposé de budget au printemps comme c’est normalement le cas.

Puisqu’il n’a pas la majorité, le ministre des Finances François-Philippe Champagne indique qu’il doit trouver des partenaires pour danser.

Le Bloc Québécois a présenté à la fin octobre certains éléments qu’il souhaite voir dans le budget. Le député de Mirabel et responsable en matière de finance au Bloc Québécois Jean-Denis Garon s’explique : « Le gouvernement est minoritaire. Il doit s’asseoir avec les partis d’opposition et discuter. On est dans des circonstances où le gouvernement en place n’a pas compris ça. » Il reproche à Mark Carney de se prendre pour le PDG d’une compagnie et de négliger le processus parlementaire.

« On a consulté plus de 200 mémoires prébudgétaires. On a proposé un document de 18 demandes prioritaires pour le Bloc Québécois, dont des demandes qui vont aider les travailleurs à passer la crise et la transition dans les relations avec les États-Unis », déclare-t-il.

Six demandes non négociables

« On demande à ce que l’indexation des transferts en santé soit augmentée pour suivre les coûts du système. »

« On demande la reconduction de l’Initiative de création rapide de logements, la seule mesure qui fonctionne pour le développement de logements sociaux. »

Il s’explique : « Le Québec est la seule province à avoir des programmes permanents de construction de logements sociaux et communautaires. Quand le fédéral a voulu développer des programmes, le Québec a pris du retard parce qu’il y avait une guerre politique à savoir si c’était une feuille d’érable ou une fleur de lys sur les formulaires. Le seul programme qui fonctionne, c’est l’Initiative de création rapide de logements. »

Il demande des transferts en infrastructure : « Le fédéral ne construit pas de maison. Les villes ont de la difficulté à maintenir leurs infrastructures. On ne peut pas construire une maison où on ne sait pas où brancher la toilette ! L’UMQ le demande, la Fédération québécoise des municipalités le demande aussi. »

Il demande de mettre fin à la discrimination entre les deux classes d’aînés en diminuant à 65 ans plutôt que 75 ans les augmentations de 10 % des prestations de la sécurité de la vieillesse. (3,1 milliards) « Le gouvernement fédéral a augmenté la pension pour les 75 ans et plus, mais l’âge légal de la retraite au Canada, c’est 65 ans. Ça crée deux classes d’aînés et le Bloc trouve cela inacceptable ».

Le Bloc demande un programme qui aiderait les premiers acheteurs à financer leur mise de fonds. « Ceux qui n’ont pas d’argent qui vient des parents et des grands-parents, si vous êtes partis de plus loin dans la vie, ça ne coûterait presque rien, seulement les intérêts sur des prêts du gouvernement ».

Et il termine la liste des six demandes principales par un refrain qu’il martèle en chambre depuis plusieurs mois : « On demande à ce que les 814 millions qui reviennent au Québec en remboursements anticipés de la taxe carbone en pleine campagne électorale pour acheter des votes dans les autres provinces soient remis aux Québécois. Ça a été payé par le fond du gouvernement plutôt que par la taxe carbone. »

Le coût de ces mesures

M. Garon explique que ces demandes sont somme toute modestes au niveau financier. « Nos demandes sont 6,6 milliards de dollars. Depuis son arrivée, avec l’abolition des taxes sur les services numériques, en baisses d’impôts, en annulant l’impôt minimum mondial des multinationales qui ne paient pas leur part, en annulant l’augmentation du taux d’inclusion du gain en capital, il a renoncé à 90 milliards de revenus sur cinq ans. »

La part du Québec sur les 6,6 milliards, c’est 1,1 milliard. C’est très peu ! Les demandes pour s’occuper de notre monde, ça ne coûte pas cher. »

« Nous, on a fait nos demandes de façon responsable. Pour François Philippe Champagne, soigner nos gens, loger nos gens, aider les premiers acheteurs, corriger l’iniquité entre les aînés et aider nos municipalités, c’est de la politicaillerie. Il aimerait mieux qu’on dise oui à ses pipelines. »

« Tant et aussi longtemps qu’on ne libère pas de l’espace au Québec dans un budget cannibalisé par le système de santé, c’est l’économie de demain qu’on sacrifie et c’est ce que le gouvernement fédéral veut faire ».