Inspirée des événements de 1837‑1839, l’exposition se déploie sous trois formes picturales, soit la peinture, le dessin et la sérigraphie libre. Expressives plus que descriptives, les toiles expriment avant tout des émotions plutôt qu’à rendre fidèlement les événements historiques.
François Desharnais a d’abord eu de bons mots pour l’accueil reçu en sol eustachois. «Je dois dire que je suis très heureux de mon expérience avec la Ville de Saint-Eustache. Je lève mon chapeau devant le professionnalisme des employés. J’ai fait plusieurs expositions et jusqu’ici, c’est mon endroit préféré.»
Pour présenter ses toiles, l’artiste peintre a mentionné: «Je ne suis pas un spécialiste de l’histoire, mais c’est pour moi un sujet très inspirant. J’interprète ce que je vois, ce que j’entends et ce que je lis, tout en ayant une préoccupation historique.»
C’est depuis 2012 que la peinture de François Desharnais décrit les événements de 1837-1839 du Bas-Canada. Il a déjà exposé les mêmes tableaux à la Prison des patriotes à Montréal dans le cadre du 175e anniversaire des rébellions patriotes.
Ses dessins, comme ses peintures, sont construits de la même manière, soit à l’aquarelle, à l’huile, au fusain ou tout à la fois. À l’instar de Toulouse-Lautrec, il accorde la priorité au dessin dans ses grands formats. Il exploite certains clairs-obscurs afin d’attirer l’attention sur la misère et l’hypocrisie humaines dans un halo verdâtre où l’arrière-plan se marie au personnage. Ses scènes de groupes montrent des hommes et des femmes qui deviennent de simples taches, des silhouettes ombragées, des fantômes.
De L’Assemblée des six comtés jusqu’à La pendaison des patriotes, cette série se caractérise par l’utilisation dramatique d’une palette sombre, loin des modes actuelles, et d’un trait tourmenté allié à des textures tantôt empâtées, tantôt liquéfiées.
Parmi ses tableaux, certains s’intitulent La ronde des prisonniers, Les sacrifiés, Les pendus, Adieu mes frères, L’hiver québécois, Le quêteur, La grande noirceur, Saint-Charles ou Saint-Benoît. Pour l’artiste, cette exposition est un écho non seulement des événements de 1837‑1839, mais aussi de l’actualité d’aujourd’hui.
«Ainsi, Saint-Benoît est un tableau parfaitement actuel; chaque conflit a son lot de viols, chaque guerre met les gens hors de leur maison. J’associe Les sacrifiés ou Les pendus à ma condition de mortel, laquelle me condamne à la mort. Dans bien des cas, la peinture est un autoportrait qui prend les allures de batailles intérieures», de commenter l’artiste.
Selon Michel Goyer, président de la Corporation du moulin Légaré, cette exposition contribue à mettre en lumière des événements marquants de l’histoire du Québec. «J’invite la population à venir la découvrir et par la même occasion, de visiter l’exposition permanente La rébellion de 1837 dans le comté des Deux-Montagnes pour en apprendre davantage sur ces événements.»
L’exposition sera donc présentée jusqu’au 19 décembre. Elle est accessible du lundi au vendredi, de 10 h à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30, ainsi que tous les dimanches, de 12 h à 17 h. Pour renseignements: [www.vieuxsainteustache.com].