Il s’agit d’une pièce revisitant Macbeth, qui est présentée en coproduction par le Théâtre du Nouveau Monde,
Ex Machina, le Théâtre français du CNA et Le Diamant.
Se prêtant au jeu théâtral amateur depuis ses huit ans, Evan campera Fleance, figure légendaire de l’histoire écossaise, dans l’univers de Shakespeare. Or, la pièce présentée au TNM s’éloigne fortement de la version Macbeth originale. « Oubliez l’Écosse médiévale, ses brumes, ses châteaux et ses guerriers vêtus de tartans laineux. Robert Lepage prend à bras-le-corps la traduction québécoise de Michel Garneau et transpose l’action dans l’impitoyable univers des motards », prévient-on.
Depuis septembre, Evan pratique son rôle avec sérieux, tout comme le sérieux qu’il doit mettre dans ses études, condition sine qua non imposée par ses parents pour poursuivre ce début de carrière artistique. Mais une passion, ça motive.
Puis ce rôle, c’est une opportunité en or pour le jeune étudiant de l’Académie Lafontaine, qui prend des cours de théâtre depuis ses huit ans au sein du Studio Tapis Rouge et emprunterait volontiers la voie d’une carrière artistique, si la vie lui en donnait l’occasion, bien que les sciences le passionnent assez pour envisager la médecine.
Une année hors de l’ordinaire
Inscrit depuis plusieurs années à l’Agence Kaboom, on lui offrait de temps à autre de petits rôles de figuration, de publicités, mais rien de très sérieux jusqu’à tout récemment. L’année 2025 sera peut-être celle qui aura marqué le début d’une grande visibilité pour le comédien en herbe.
Plus tôt dans l’année, il a pris part au tournage du film documentaire Villeneuve où il s’est vu confier le rôle de Jacques, à 12 ans, le frère de Gilles. Le film biographique, qui retrace la carrière du défunt champion de Formule Un, sortira à l’été 2026, durant le Grand Prix.
Puis Evan a reçu l’invitation de passer une audition devant le Grand Robert Lepage, pour tenir le rôle de Fleance. C’est donc en août dernier qu’a commencé la grande aventure, lorsque Evan s’est pointé devant le metteur en scène dont il ne mesurait pas trop l’importance de ce dramaturge, bien qu’on lui ait dressé les grandes lignes du parcours de ce fabuleux créateur de l’art vivant.
Malgré son jeune âge, ses cinq années de théâtre amateur lui ont donné de l’expérience. Enfin, suffisamment pour se pointer avec confiance devant un metteur en scène renommé… malgré la présence de trois autres concurrents.
C’est donc avec naturel qu’Evan s’est exprimé devant Lepage, qu’il a trouvé fort gentil. « Il est humble et il vient te parler comme si tu étais un ami. Je crois que son but était plus de voir la personnalité de l’enfant que de voir son talent parce que l’on a pratiqué que deux-trois fois les répliques. Il voulait vraiment parler face à face, comme une discussion normale », se rappelle Evan, qui a ressenti en son for intérieur qu’il avait réussi l’exercice.
Son instinct ne l’a pas trompé. Peu de temps après, il a su qu’il avait été choisi. Il montera donc 17 fois sur scène, sur une totalité de 34 représentations. L’Union des artistes ayant réglementé la participation des artistes d’âge mineur pour ne pas interférer avec leurs études.
Version revisitée
Cette version revisitée et ancrée dans le monde interlope s’annonce très intéressante, selon le jeune comédien.
« Fleance, c’est le fils d’un des motards principaux. Son rôle, qui est quand même important dans l’histoire, c’est que d’après une prophétie, c’est lui qui devrait devenir roi. Donc Macbeth veut le faire tuer et il va s’échapper. Il représente un peu le pouvoir invisible parce qu’il est là. Il fait peur à Macbeth, car tant qu’il n’est pas mort, il peut devenir roi », résume-t-il.
Mais il ne jouera pas seul. Sur les planches, il côtoiera entre autres Violette Chauveau, David Boutin, Alexandre Goyette, Richard Fréchette et Reda Guerinick.
Le jeune comédien ne se monte pas trop la tête, loin de là. « Ce rôle, je le vois plus comme un deuxième rôle », dit-il. On lui a attribué un certain nombre de scènes, dont plusieurs incluant des mouvements pour lesquels on lui a assigné un coach de bataille, question de bien savoir manier le couteau.
Il n’en espère pas moins que sa participation au TNM lui donne une visibilité qui lui ouvrira d’autres portes… qui s’ouvrent peut-être déjà. Quelques paroles furtives lâchées durant l’entretien… une nouvelle audition, un autre nom bien connu, mais n’en disons pas plus. Attendons le verdict.
N’empêche que le vent est bon pour Evan Sauvageau. Une belle expérience pour le jeune comédien trilingue (français-anglais-espagnol) et dont les expériences de figuration et de publicité l’avaient déjà bien préparé aux planches théâtrales et aux plateaux cinématographiques.
Ce sera d’ailleurs la seconde fois qu’il franchira les portes du TNM. L’an dernier, il s’était vu confier le rôle de crieur, à l’entrée du théâtre pour le théâtre musical Lily St-Cyr, un spectacle rendant hommage à la célèbre effeuilleuse québécoise d’une autre époque.
L’aisance publique vient avec l’expérience et permet au talent de s’exprimer, peu importe l’âge. Evan Sauvageau l’illustre si bien, qu’il ne serait guère étonnant de voir son nom s’ajouter à d’autres importantes productions dans un court avenir.

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