La mère du Christ se tiendra encore debout et pourra à l’occasion s’appuyer sur la partition du Stabat Mater de Dvorak, une œuvre colossale qui fait environ 90 minutes, le tout offert par l’Ensemble choral Saint-Eustache (ECSE)… et ses amis, les 26 mai et 2 juin.
On parle d’un contingent de 80 choristes, quatre solistes et quelque 40 musiciens de l’Orchestre philharmonique des musiciens de Montréal (OPMEM) qui s’exprimeront en deux temps, d’abord le samedi 26 mai à 19 h 30, à l’église Saint-Édouard (Montréal), puis le samedi 2 juin à 20 h, à l’église Saint-Maxime, à Laval.
Outre l’ECSE, on y entendra des voix issues du Chœur de l’OPMEM, de l’Ensemble vocal Vivace (Montréal) et du chœur La Farandole (Estrie), chaque fois sous la direction du chef de l’OPMEM, Philippe Ménard.
Douleur et résilience
En conférence de presse, ce dernier nous apprenait que ce Stabat Mater était la toute première œuvre sacrée d’Anton Dvorak (1841-1904), dont il avait entrepris l’écriture à la suite du décès de son enfant mort-né, en 1875, une tragédie amplifiée par les décès successifs de ses deux autres enfants, l’année suivante. Le compositeur tchèque s’était alors employé à compléter la partition laissée en plan, pour la présenter au public de Prague, le 23 décembre 1880.
Le Stabat Mater, par définition évoque la souffrance de la vierge Marie, debout au pied de la croix, devant Jésus agonisant. La version de Dvorak suit le missel romain, avec quelques modifications mineures et ponctuelles au texte, de manière à représenter davantage la douleur éprouvée par la perte de ses propres enfants, nous apprenait M. Ménard. «C’est une œuvre qui parle de douleur et de résilience, mais qui nous fait aussi vivre une vague d’émotions diverses» , d’ajouter le chef d’orchestre.
Ce Stabat Mater, qui occupe l’affiche en entier, compte dix mouvements (variant entre 4 et 18 minutes), dont sept nécessitent la participation du chœur, trois appartenant aux solistes, en l’occurrence la soprano Élyse Charlebois, la mezzo-soprano Julie Dufresne, le ténor Emmanuel Hasler et le baryton Robert Tessier.
Le style Dvorak
«C’est une œuvre d’une immense profondeur, quoique méconnue, qui a pourtant permis à Dvorak de connaître du succès en dehors de son pays» , de préciser Philippe Ménard, grand admirateur du compositeur et bien au fait que le public connaît davantage le Dvorak de la période américaine, qui a notamment donné la fameuse Symphonie du Nouveau-Monde.
Puisque cette œuvre (comme le séjour de Dvorak aux États-Unis) est arrivée bien après, toute comparaison demeure pratiquement impossible, mais Philippe Ménard note que la grande force de Dvorak, c’est-à-dire la beauté des lignes musicales, y est bien présente. «Chez Dvorak, les mélodies viennent naturellement. Elles sont faciles à jouer, faciles à entendre, faciles à chanter. On retrouve tout ça dans le Stabat Mater» , dit-il. Plus est, cette légèreté qu’on retrouve parfois chez le compositeur vient aussi teinter cette œuvre qui ne manque pas de gravité. «Toutes les caractéristiques de Dvorak quant aux orchestrations et au style sont là également» , d’ajouter M. Ménard.
Il vous appartient maintenant de découvrir ou de réentendre ce Stabat Mater accessible au coût de 25 $, en prévente, ou 30 $ à la porte. À noter que l’admission est gratuite pour les moins de 16 ans. Information et réservation: 450 473-6184 ou choralesainteustache@gmail.com.
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