logo journal leveil
icon journal
Spectacle à grand déploiement : <strong>La poésie s’éclate au Solstice d’été</strong>

Avec cette activité de financement fort originale

Spectacle à grand déploiement : La poésie s’éclate au Solstice d’été

Publié le 08/07/2015

Quand la poésie sort des bouquins, elle peut se donner un air théâtral, être chantée, dansée, et ses mots peuvent même faire des acrobaties sur quelques notes musicales sautillantes. Sur la scène du Centre d’art La petite église, le 21 juin dernier, le spectacle Solstice d’été a décloisonné cet art d’autrefois en le présentant comme une fête foraine.

Et c’était là le pari de l’organisme Toulèsarts, du scénariste Denis Pilon et de Silvie Dubois, qui a mis en scène avec adresse et originalité ce spectacle, qui se voulait aussi une activité de financement, où une vingtaine d’artistes ont rendu hommage à la poésie, ainsi qu’à l’instigatrice de Toulèsarts, Claudine Thibaudeau.

D’entrée de jeu, Denis Pilon a entraîné le spectateur dans son délire verbal titré Télémotion, tandis qu’il se promenait avec son téléviseur retenu par une chaîne au pied. Le message n’était que trop clair. Original.

De jeunes acrobates ont ensuite gambadé jusqu’à Mme Thibaudeau, confortablement installée dans un coin intime, pour l’inviter à écrire. À quelques reprises, l’éclairage lui a accordé quelques secondes d’attention, le temps qu’elle lise quelques poèmes.

Bien connu dans le milieu eustachois, Yves Choquette a enchaîné les participations musicales, accompagnant merveilleusement bien et avec discrétion chacun des artistes prenant place sur scène. Parfois ses créations, parfois des extraits musicaux plus connus tirés notamment de Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ou encore du répertoire de Debussy. Charmant.

Pendant presque toute la durée du spectacle, l’artiste Maude J. Langlois peignait sur un tableau givré. Intrigant.

Ce spectacle a été l’occasion de découvrir de jeunes acrobates des Forains Abyssaux, qui ont gracieusement complété la prestation verbale de quelques poètes. Surprenant.

La mise en scène du poème de Gérard Paré, Figé dans le temps, introduisait une jeune danseuse de ballet, tandis qu’une série de photos survolait la scène. Magnifique.

Silvie Dubois a apporté un soin particulier à intégrer les mots de chacune des poésies jusque dans leur présentation sur scène, les faisant éclater jusque dans leur forme, appuyant sur le sens premier du propos. Réussi.

L’échange sur L’Art vestimentaire, entre deux vieilles tricoteuses, Hélène Lamarre et Monique Renaud Saint-Aubin, a apporté une note comique parmi l’ensemble des prestations. La preuve que la poésie peut parfois se révéler drôle. Amusant.

Ce spectacle se voulant multidisciplinaire, la chanson n’a pas été oubliée. Yvan-Denis Dupuis, Pierre «Ti-Pit» Dubois, le slameur Stanley Edma et Isabelle Larouche ont chanté l’amour, le jazz et l’espoir. Émouvant.

En fin de spectacle, tous les artistes sont revenus sur scène pour souligner l’apport de Claudine Thibaudeau à la vie culturelle de Saint-Eustache. Émue, surprise, la vieille dame ne savait pas quoi dire. On ne l’avait pas prévenue.

Le spectacle a duré moins d’une heure et demie. Il aurait pu être prolongé d’au moins une heure tant les scènes s’enchaînaient harmonieusement. Peut-être l’an prochain?