Mise en scène par Michèle Deslauriers, cette pièce met en vedette Marc-André Coallier (Bousille), Béatrice Picard (la mère), Yves Corbeil (Phil), Christine Lamer (Aurore), Jean Harvey (Henri), Jacynthe René (Colette), Richard Robitaille (l’avocat), Isabelle Drainville (Noëlla) et Denys Paris (frère Nolaste).
Gratien Gélinas a écrit cette pièce en 1959, il y a donc 50 ans. Le Québec s’apprête alors à émerger de l’étouffant régime de Maurice Duplessis pour faire la Révolution tranquille. C’est une satire de l’hypocrisie d’une société, des superstitions religieuses, de l’égoïsme familial et de la corruption à l’époque duplessiste.
L’action se passe dans une chambre d’hôtel de Montréal, où la famille Grenon, de Saint-Tite, lieu de naissance de l’auteur, s’établit à l’occasion d’un procès. Le cadet de la famille est accusé de meurtre, mais pour le sauver et préserver la réputation de la famille (les Justes), il faut convaincre le petit cousin Bousille, plutôt faible d’esprit et seul témoin, de se parjurer. Tous les moyens, jusqu’à l’intimidation du témoin à l’âme pure et très pieuse, sauveront l’honneur des Justes, mais mèneront au suicide de Bousille.
Béatrice Picard a fait partie de la distribution originale de comédiens en 1959 avec les Gratien Gélinas, Jean Duceppe, Yves Létourneau, Paul Hébert, Gilles Latulippe et Juliette Huot, entre autres. Rencontrée à la salle André-Mathieu après une représentation auprès d’élèves du secondaire, Mme Picard a déclaré: «Je trouve cela merveilleux de reprendre cette pièce 50 ans plus tard. Nous montrons aux jeunes une époque qu’ils n’ont pas connue et la pièce est toujours d’actualité avec l’exploitation des faibles par l’intimidation. Les jeunes d’aujourd’hui vivent malheureusement ce phénomène dans nos écoles.»
Pour Marc-André Coallier, le rôle de Bousille, «c’est un beau cadeau. Il a marqué l’univers théâtral du Québec. C’est à la fois gratifiant et troublant comme jeu d’acteur».
De son côté, Yves Corbeil joue le rôle de Phil, le beau-frère dans la famille Grenon. «Phil, c’est un bon vivant, dit-il, mais un peu faible devant l’intimidateur Henri. Phil, c’est le seul qui a de l’estime pour Bousille.»
Encore après 50 ans, nul ne peut rester insensible à la réalité vécue par Bousille. La réaction des jeunes dans la salle était perceptible à l’annonce de son suicide dans les derniers instants de la pièce. Par ce projet, les Productions La Comédie Humaine s’associe à Tel-Jeunes, entre autres, pour sensibiliser la population à ce fléau qu’est l’intimidation.
La pièce sera donc présentée le samedi 21 novembre, à 20 h, à la polyvalente Deux-Montagnes. Pour réservation, composez le 450-623-3131. Au Théâtre Lionel-Groulx, c’est le vendredi 5 mars 2010 (450-434-4006). Vous pouvez aussi consulter le site à l’adresse: www.lacomediehumaine.ca .