Hugo Giroux et la metteure en scène Michèle Deslauriers participaient d’ailleurs à un point de presse qui se tenait le mardi 2 avril, au centre Jean-Guy-Cardinal (là où sera jouée la pièce), afin de parler de cette production qui a remporté tout le succès voulu, depuis l’automne dernier (au-delà de 100 représentations), et qui sera reprise en 2020, a-t-on précisé.
C’est une version élaguée du texte de Rostand que Michèle Deslauriers nous propose, elle qui en a coupé de larges pans (pratiquement la moitié) pour ne conserver que l’essentiel et mettre l’accent sur le triangle amoureux formé par Cyrano, Roxane (Mélanie Pilon) et Christian (Guillaume Champoux). On a évidemment gardé les personnages les plus signifiants de la pièce, comme De Guiche, Le Bret, Ragueneau et quelques autres.
Un quiproquo poétique
L’histoire est universellement connue: Roxane n’en a que pour les fins esprits et a jeté son dévolu sur le beau Christian, qui en est totalement dépourvu. Cyrano, qui en a à revendre, mais qui n’est pas beau, interviendra en sa faveur et l’aidera, en lui prêtant ses mots, à conquérir la belle.
Puisqu’il est aussi amoureux de Roxane, ses mots seront à ce point brûlants de sincérité que l’entreprise aura le succès escompté, Cyrano rongeant son frein dans le noir, se sachant aimé par Roxane qui n’en croit pas moins que toutes les lettres qu’elle reçoit viennent de Christian.
Voilà pour la prémisse de cette histoire fabuleusement écrite par Edmond Rostand, avec un personnage qu’on nous présente toujours affublé d’un nez démesuré, une avenue que Michèle Deslauriers a refusé d’emprunter, prétextant que Cyrano avait cultivé depuis l’enfance un complexe de la laideur, à l’image de bien des mortels qui se privent de jouir de la vie parce qu’ils sont complexés par une partie de leur corps.
La sensibilité de Cyrano
Pour Hugo Giroux, le fait d’incarner Cyrano représente bien sûr un défi en même temps que la réalisation d’un grand rêve. «J’ai découvert cette pièce à l’âge de 10 ans. J’ai vu de grands acteurs la jouer. C’est comme si je retrouvais mes espérances d’enfant» , de dire celui qui se voit un peu comme le personnage, c’est-à-dire un gaillard romantique et sensible, peu sûr de lui dans son rapport à la séduction, un être animé d’un désir d’absolu. «Je n’ai pas vécu mon enfance en étant Cyrano, mais ce qu’il est, je l’ai pensé et je l’ai été. J’ai toujours eu un désir de défendre les gens. Je n’aime pas ceux qui abusent des autres, qui font de la médisance. Je ne suis pas violent, mais je suis capable de dire à quelqu’un: là, ça va faire!» , expose Hugo Giroux.
Un rôle démesuré
Le comédien dit avoir adhéré d’emblée à la lecture que la metteure en scène se faisait du personnage. «Malgré sa force et sa grandiloquence, c’est sa sensibilité qui vient nous toucher» , de dire l’acteur qui entend transmettre le mieux du monde cette facette de Cyrano, convaincu que ce qu’on apporte de mieux à un personnage, c’est toujours ce que l’on est.
«C’est un rôle épuisant, démesuré, que j’aborde toujours avec la même fébrilité. Je lui ai donné ma couleur. C’est mon Cyrano et je suis bien content de le partager avec vous» , a-t-il confié à l’endroit de ses concitoyens. «Je suis un gars de famille. Je suis né ici. C’est ma ville» , a-t-il ajouté, anticipant qu’il vivra un moment d’émotion extrême, le 11 mai.
Notez bien que si vous n’êtes pas un résidant de Sainte-Anne-des-Plaines, on ne vous fermera pas la porte au nez. Cette représentation est ouverte à tout le monde et les billets sont en vente au Service des loisirs (141, boulevard Sainte-Anne) et à la bibliothèque municipale (155, boulevard des Cèdres). Premier arrivé, premier servi. Et il n’y a pas de place réservée.
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