Des publications qui sonnent comme un aboutissement pour celui qui avoue écrire depuis l’âge de 11 ans. «Au départ des choses simples, des poèmes, puis des pièces de théâtre, dont une a déjà été jouée au Québec», se souvient-il.
Archiviste pour l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, Denis Morin assume aussi le rôle de vice-postulateur pour la béatification du frère William Gagnon, missionnaire mort à Saigon (Vietnam), en 1972. Une proximité avec le monde religieux qu’il tient sûrement de ses gênes familiales: «J’ai eu une tante religieuse et deux grand-tantes missionnaires au Japon.»
Rien d’étonnant alors que l’énigme de son roman se déroule dans un monastère. «Je suis à l’aise avec les monastères. Mais c’est aussi un défi puisqu’on ne s’attend pas à ce que la mort survienne ainsi en un tel lieu!», dit-il.
L’ours et la ruche met en scène une historienne française d’origine québécoise et amérindienne, Béatrice Lemieux, qui revient au Québec et se voit obligée par un concours de circonstances d’élucider trois meurtres survenus dans l’abbaye cistercienne Notre-Dame du Verbe. Elle est accompagnée dans cette enquête par un policier blasé, l’inspecteur Lagacé, qui ne voit rien ou presque, et par un moine aveugle, le père Elie, qui ressent tout. «Ecrire un polar, c’est comme un jeu du chat et de la souris. On joue avec les personnages et avec les lecteurs. Il faut en dévoiler un peu, mais pas trop…», de confier ce fan d’Agatha Christie et d’Umberto Eco.
Dans la foulée de son roman L’ours et la ruche, l’éditeur a également accepté de publier plusieurs recueils de poésie, très inspirés. Un premier, Notre-Dame du Verbe ou Architecture d’une âme, est consacré à la spiritualité cistercienne avec ses principales figures: Bernard de Clairvaux et l’abbé de Rancé. Les deux autres sont biographiques. Ils sont respectivement dédiés à Edith Stein et Claire d’Assise, «deux saintes que j’aime beaucoup. J’ai écrit ces poèmes en lien avec certaines étapes de leur vie et de leur pensée, en leur époque respective.»
Poésie et polar un curieux mélange de deux styles très éloignés. «Il n’y a pas de lien à établir, puisque nous sommes ici dans deux univers complètement différents. Quand j’ai écrit L’ours et la ruche, je me suis amusé comme un gamin qui se crée un film d’action, tandis que l’écriture poétique demande plus de silence et d’intériorité», d’expliquer l’auteur.
Déjà disponibles en France, les ouvrages de Denis Morin le seront au Québec à partir de mi-octobre. Ils pourront être commandés par l’entremise des librairies Renaud-Bray.
Quant aux héros de L’ours et la ruche, Béatrice Lemieux et l’inspecteur Lagacé, ils pourraient bien revenir pour une nouvelle enquête «cette fois en milieu urbain, à Montréal», révèle l’auteur deux-montagnais.