Un film d’animation pour public adulte et… averti!
Généralement, un film d’animation s’adresse en premier lieu aux jeunes et lorsque la production veut élargir son public, on y retrouve un humour au second degré. Dans Party de saucisses, c’est tout à fait l’opposé, car l’histoire, les propos, le langage et même certaines séquences visuelles s’adressent à un public adulte et averti.
Frank la saucisse mène une vie paisible dans l’épicerie et rêve du jour où il sera acheté par un client et atteindra l’éden des aliments avec sa douce, le pain hot-dog Brenda. Mais lorsque celui-ci apprend que le paradis n’est qu’un vicieux mensonge, inventé par les produits non périssables pour ne pas engendrer le chaos dans le supermarché, Frank tente d’avertir ses confrères du sombre destin qui les attend au-delà des portes du magasin. D’abord considéré comme un illuminé, Frank finira par convaincre les aliments quand il leur dévoilera des preuves tangibles de ce qu’il avance.
Dépasser les limites de la vulgarité
Les premières minutes mettent la table pour ce qui va se passer pour le reste du long métrage. Le scénario est original et ose dépasser les limites de la vulgarité. Si on regarde ça d’un point de vue humoristique, c’est hilarant et j’ai été surpris à plusieurs occasions tellement ils vont plus loin que les standards cinématographiques.
En plus des deux personnages principaux, on retrouve un taco à tendance lesbienne, un bagel et un pain pita qui représentent la situation houleuse entre Juifs et Palestiniens, ainsi qu’une douche vaginale faisant office de méchant en voulant se venger de ne pas pouvoir aller au paradis.
De nombreuses séquences sont véritablement tordantes et surprenantes: la représentation des Amérindiens expliquant les origines du paradis, un humain qui s’injecte de la drogue par intraveineuse lui permettant de voir la véritable nature de la nourriture, la fameuse scène d’horreur, qu’on peut voir dans la bande-annonce, où la nourriture se fait tuer par un humain préparant un repas.
Les références sexuelles, religieuses, politiques, à la culture populaire et aux personnalités connues abondent à chaque instant. L’humour «punché» vient souvent de l’apparence physique et de l’utilité de chaque aliment.
Le langage est très grossier et pour la version française, elle a été doublée en québécois reprenant des termes correspondant à notre région de la planète sans tomber dans la parodie linguistique. L’ensemble est très efficace si vous êtes ouvert d’esprit.
Une finale délirante et… embarrassante
Quant à la finale, elle est délirante et en même temps embarrassante, si je devais l’expliquer à un enfant. Je préfère rester vague afin que vous soyez aussi surpris que moi lors de votre visionnement!
La semaine prochaine, il sera question du film Chiens de guerre.
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Ma note: 8/10