Après plus de trente ans à fouler les scènes partout au Québec avec pour seule mission de faire rire, Martin Petit parle de son cinquième one man show, Un monde meilleur, comme d’une expérience née d’un processus fluide et sans douleur. Le spectacle se veut à la fois un hommage au monde des adultes et une réflexion sur la maturité, inspirée par son propre parcours de père.
Il l’admet d’emblée : il a adoré être père de jeunes enfants, mais c’est leur passage inévitable à l’âge adulte qui a été sa principale source d’inspiration : « Quand tu as des enfants, tu ne peux pas être dans l’énergie de l’apocalypse de demain. Si tu ne crois pas sincèrement que les choses vont s’améliorer, c’est un cadeau empoisonné que tu leur donnes ».
En bref, Martin Petit se refuse tout pessimisme. Avec Un monde meilleur, il choisit d’insuffler de l’espoir, en misant sur un humour qui ne cherche pas à alimenter les angoisses collectives, mais plutôt à célébrer la résilience et la créativité humaine. « Il y a zéro l’énergie de l’apocalypse de demain ».
« Si jamais tu es pessimiste et que tu es parent, un des beaux cadeaux que tu puisses faire, c’est de te la fermer ». Mais lui n’a pas à se taire, parce que son regard sur l’avenir reste lumineux. Contrairement aux discours fatalistes qui s’imposent parfois, il demeure convaincu que l’humain saura toujours trouver des solutions : « Les conditions de vie qu’on a aujourd’hui, les outils incroyables qu’on possède, tout ça me rend confiant. L’être humain a toutes les ressources pour répondre aux défis qui se présenteront ».
Consécration et réflexion
La décennie 2010 a été particulièrement florissante pour Petit, d’abord avec son spectacle Le Micro de feu qui s’est mérité le Félix du meilleur spectacle d’humour, ainsi que les Oliviers du meilleur spectacle d’humour et des meilleurs textes (auteur de l’année) en 2011, en plus de se mériter un billet platine pour avoir vendu plus de 100 000 billets. En 2015, c’est son émission les Pêcheurs qui sont démarquée aux prix Gémeaux avec quatre statuettes.
Avant que son spectacle suivant, Pyromane, ne soit sabordé par la pandémie en 2020, le grand humoriste ressentait le besoin d’offrir une dose de bonheur à son public… et à lui-même! « Pendant la pandémie, j’ai eu le temps de réfléchir sur ce que j’aimais le plus faire. Et c’était clair : la scène. Peu importe ce qui arrive, c’est sur scène que je veux être », confie-t-il avec conviction.
« J’adore écrire, j’adore créer, mais j’adore surtout créer sans contraintes. Sur scène, il n’y a personne qui fait mes textes, il n’y a personne qui a mon public », explique-t-il. Cette liberté, il la chérit plus que jamais, conscient que l’instantanéité du spectacle vivant ne peut être remplacée par aucun autre médium.
Le bordel comme thermomètre
Peu importe le marasme ambiant, le monde de l’humour se porte bien, confirme Petit. Le Bordel Comédie Club, dont il est l’un des fondateurs, lui permet de prendre le pouls en direct. « Le thermomètre, je le vois au Bordel. Tout le monde vient tester des affaires, et ce qui marche, ce qui ne marche pas, on le sent tout de suite. » Pour lui, c’est la preuve que l’appétit pour la comédie est toujours bien présent.
« On ne peut pas imposer des jokes aux gens. Ça va bien ou ça va pas bien. Moi, je trouve que ça va bien, les gens qui sont sortis de la pandémie avec l’envie de rire, ils sont là. Ceux qui n’avaient plus envie de rire, eux, ils sont sur les réseaux sociaux. »Une chose est certaine : pour Martin Petit, Un monde meilleur, ça commence par un bon spectacle.
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Un monde meilleur