Cette nouvelle exposition permanente a été inaugurée le 4 décembre dernier en présence de nombreux invités, dont le maire de Saint-Eustache, Marc Lamarre, et les membres du conseil municipal, lesquels ont été reçus par Michel Goyer, le président de Patrimoine culturel Vieux-Saint-Eustache, qui est à l’origine de ce rendez-vous avec l’histoire.
Se voulant innovante, cette exposition donne la parole à des personnages historiques grâce aux récents travaux des historiens sur les rébellions ainsi qu’à l’apport des nouvelles technologies. Notons la participation des cinq comédiens ayant personnifié les personnages historiques : Antoine Benz — Capitaine George Bell, Eugene Brotto — William Henry Scott, Marie-Michelle Garon — Hortense Globensky, Rémy Ouellet – Amury Girod, Laura Barbeau — Henriette Bélanger.
On y détaille également les étapes dans le temps ayant mené aux rébellions populaires.
« Ceci (l’exposition) nous plonge au cœur des événements de 1837, ici même à Saint-Eustache, et nous rappelle que l’histoire est riche. Elle est profondément ancrée chez nous et vivante en donnant la parole à des personnages historiques, des Patriotes, des Loyalistes, des habitants, qui racontent leur vécu, leur témoignage plein de courage, d’espoir et de lutte. Grâce à une nouvelle technologie, nous pouvons les entendre comme s’ils étaient encore parmi nous. C’est un projet qui nous montre que l’histoire n’est pas seulement une affaire de dates ; elle continue de nous aider à comprendre qui nous sommes aujourd’hui. On découvre non seulement ce qui s’est passé ici, mais comment les événements du pays et du monde ont influencé notre communauté », a commenté le nouveau maire de Saint-Eustache, Marc Lamarre.
C’est que l’exposition se déploie sur trois niveaux d’interprétation. En plus des faits historiques s’étant déroulés à Saint-Eustache, on y présente une grande ligne du temps tenant compte des événements nationaux et internationaux ayant influencé le mouvement patriotique et façonné ses revendications à l’endroit de la Couronne britannique, permettant de bien saisir les enjeux de l’époque.
Même si cette époque marque l’histoire des colons francophones et de leurs descendants, comme le souligne M. Goyer.
« La Révolte des Patriotes représente un moment charnière dans notre histoire. L’échec des rébellions mène à la publication du Rapport Durham et à l’adoption de l’Acte d’union (1840), qui vise à pacifier la colonie par l’assimilation des Canadiens français. Elle affaiblit de même l’élite francophone et renforce l’influence de l’Église catholique dans la population. Cependant, cette défaite a donné naissance au Parti réformiste, qui a défendu l’idée du gouvernement responsable établi formellement en 1848.
En définitive, le mouvement patriote a fortement politisé la population, notamment par le biais des journaux et des assemblées populaires. Le Parti patriote a ainsi permis aux Canadiens français de véritablement prendre conscience de leur situation sociale, politique et économique », a pour sa part mentionné Michel Goyer, soulignant l’important travail de recherches historiques de Kevin Lajoie, Anthony Maxime Lafontaine et du professeur Allan Greer, de l’Université McGill, et de l’importante contribution de toute l’équipe.
Et ce n’est pas terminé, car l’exposition sera bientôt bonifiée d’artéfacts et de documents authentiques de l’époque des Rébellions. S’y ajouteront par la suite des conférences, visites guidées et activités éducatives en vue d’y attirer les groupes scolaires en 2026.

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