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Les bois francs en mettent plein la vue et plein les oreilles

Crédit photo Christophe Godon –

Le groupe Les Bois francs en pleine communion musicale avec la foule.

Les bois francs en mettent plein la vue et plein les oreilles

Publié le 06/12/2024

Le 16 novembre dernier, à l’église de Saint-Benoît, était organisé un concert-bénéfice pour la Fondation Héritage de Saint-Benoît mettant en vedette le groupe Les Bois francs formé par quatre musiciens, dont un couple qui habite dans la région.

La fondation s’est formée il y a 19 ans. Elle a pris en charge les finances et les activités du lieu, en collaboration avec la fabrique, puisque l’église était alors à la croisée des chemins. Beaucoup de travaux ont été nécessaires. Le toit coulait. Le chauffage coûtait (et coûte toujours) cher. L’église ne pouvait pas être considérée comme patrimoniale même si elle a été reconstruite sur les ruines, et avec la même pierre, de l’ancienne brûlée au début du 19e siècle. Une des raisons du refus est qu’il lui manque les autels sur les côtés ainsi que sa balustrade.

Il aura donc fallu trouver d’autres sources de revenus que la quête, de plus en plus maigre, lors des cérémonies religieuses hebdomadaires. « On a la même histoire que l’église de Saint-Eustache, très importante pour les patriotes, on n’a juste pas les marques de boulet de canon sur notre façade », souligne Estelle Rochon, présidente de la fondation.

C’est à ce moment-là, en 2005, que la fondation a voulu accueillir des spectacles à l’église. Depuis, la ville a acheté le terrain du presbytère et l’a détruit pour le remplacer par le centre communautaire. « Ça a donné une bouffée d’air frais à la fondation et a permis de revitaliser le quartier », nous explique Mme Rochon. « Il y a un parc bien aménagé derrière pour se rendre au cimetière. Le coin s’est transformé depuis quelques années. »

Avec un groupe hommage à Beau Dommage et Harmonium certain de remplir l’église avec ses habitués ainsi qu’une génération ayant délaissé tranquillement le culte, la soirée fut une réussite. Les Bois francs ont su faire chanter la foule à plusieurs reprises. Avec un départ un peu timide, le groupe s’est senti porté dès les premières notes d’Harmonie à Châteauguay, révélant la puissance des réverbérations d’une cathédrale pleine de voix, même lorsque c’est pour chanter Le blues de la métropole ou Un phoque en Alaska.

Au retour de l’entracte, après une première partie dédiée à Beau Dommage, la pièce éponyme du groupe Harmonium ajouta une couche grandiose à la soirée. Avec un effet d’écho supplémentaire sur le violon, on se sentait parfois enveloppé par la force de l’instrument et de la virtuosité de l’interprète.

Un quartet ne peut pas facilement reproduire des chansons orchestrales, alors la plupart des instruments supplémentaires étaient joués par la violoniste, dont les solos de clarinette et de piano de la joyeuse pièce Dixie.

Pour clôturer la soirée, les paroles d’Un musicien parmi tant d’autres : « Où est allé tout ce monde qui avait quelque chose à raconter » sonnaient douces-amères pour un concert dans une église, pour une réunion laïque et populaire dans ce lieu historique et religieux. À la fin du spectacle, le groupe s’est vu remettre un paquet cadeau d’Intermiel pour souligner leur visite. Le prochain concert-bénéfice pour la fondation aura lieu le dimanche 8 décembre à 15:00 à l’église. Songe à Mirabel, organisée par les productions VBMP sous la présidence d’honneur de Louison Danis, célèbre actrice connue entre autres pour son personnage coloré de maman Bougon, présentera un quatuor à corde, avec le violoncelliste de renommée internationale Vincent Bélanger, accompagné d’une chanteuse soprano pour une soirée plus classique. L’église accueillera les musiciens pour plusieurs jours par la suite afin qu’ils enregistrent les pièces de leur spectacle.