La Rosemèroise Laurence Massey fait son entrée en littérature en proposant un premier roman intitulé Prends garde, petit papillon, publié tout récemment aux Éditions de L’Apothéose.
Cette maison non traditionnelle, mise sur pied par Sylvain Vallières (fondateur aussi des Éditions Première Chance), qui offre un partenariat avec les auteurs en assumant avec eux une part des frais, cherche à réunir les écrivains à fort potentiel qui demeurent titulaires de leurs droits.
C’est le cas de cette jeune auteure de 20 ans qui appose donc son paraphe sur un ouvrage de 300 pages, un roman qui s’adresse aux jeunes adultes, dit-elle, en plongeant le lecteur dans une histoire mêlant science-fiction, suspense et fantastique.
Des dimensions parallèles
L’action se déroule dans un monde réel qu’elle situe à Boisbriand, mais voyage dans des dimensions parallèles où s’animent des personnages inquiétants, issus d’un autre temps.
Dans le premier de ces deux mondes, on fait la rencontre de Daphnée et Hugo, deux adolescents qui partent à la recherche de leur amie Alezéa, mystérieusement disparue quelque temps après la mort de son père. Un étrange inconnu les guide vers un portail interdimensionnel débouchant sur un univers médiéval que leur guide définit comme la dimension des vices, où leur amie court un grave danger.
On se promène alors d’un monde à l’autre, tout comme on est témoin, en alternance, de la quête de Daphnée et Hugo, et de la détention d’Alezéa, condamnée à mort pour avoir présumément assassiné le roi.
D’histoire et de philosophie
On ne vous en dira pas davantage sur cette intrigue et le suspense qu’elle génère, sinon que Laurence Massey y exploite les thèmes de l’inégalité des droits, de l’injustice et de l’ignorance. Les personnages qu’on découvre au-delà du portail forment alors «une société individualiste, ségrégationniste et cruelle» , une méchanceté acquise dès la naissance, d’ailleurs, contrairement aux prétentions d’un certain Rousseau qui croyait que l’homme, portant en lui une bonté innée, se laissera plutôt corrompre par la société.
C’est que le récit de Laurence Massey est pimenté de citations attribuées aux grands philosophes (Platon et Épictète, notamment), tout comme il est ponctué de nombreuses références historiques évoquant, par exemple, le Moyen-Âge, l’Antiquité, la Révolution française et l’Égypte ancienne.
La prémisse ne manque donc pas d’intérêt, l’histoire est bien construite et l’on est facilement hameçonné par ce récit, toutefois rendu (petit bémol) dans un style touffu caractérisé par une surabondance de qualificatifs, d’adverbes, de métaphores et de commentaires qui en alourdissent quelque peu la lecture. Un encadrement plus serré, d’humble avis, eut davantage servi l’auteure et, par conséquent, son lecteur.
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