L’objectif avoué du cinéaste de ce documentaire d’un peu plus de deux heures, Stephan Parent, est clair: tenter de faire bouger les choses pour relancer les enquêtes, même 30 ans plus tard, à défaut d’avoir obtenu la tenue d’une enquête publique sur le sujet.
«Le film donne suite à une enquête détaillée sur les drames survenus le 1er novembre 1984 et tente d’établir les bavures des services policiers et du système de justice. Il porte sur les meurtres des enfants Maurice Viens, 4 ans, Denis Roux-Bergevin, 5 ans, Wilton Lubin, 12 ans, Tammy Leaky, 12 ans, Pascal Poulin, 10 ans, Marie-Ève Larivière, 12 ans; incluant Sébastien Métivier, 8 ans et Cédrika Provencher, 10 ans, disparus, dont les corps n’ont jamais été retrouvés, tous non résolus», d’expliquer en entrevue Ugo Fredette, un Eustachois, producteur de Novembre 84.
Axé sur le témoignage des proches des victimes et aux lacunes dans les enquêtes policières qui ont été menées à l’époque, Novembre 84 est aussi dédié aux victimes dont le ou les agresseurs n’ont pas encore été punis.
En outre, le long-métrage donne aussi la parole à des experts du milieu comme le journaliste judiciaire Claude Poirier, le juriste Marc Bellemare et l’ancien chef de police Jacques Duchesneau. «Ce dernier viendra dire qu’il y a eu un manque de communication entre les policiers», mentionne Stephan Parent.
Le noyau de l’histoire est évidemment ce premier jour de novembre 1984 où Maurice Viens, alors âgé de 4 ans, et Wilton Lubin, âgé de 12 ans, ont été enlevés, puis retrouvés sans vie, mais le film ratisse plus large en parlant d’affaires qui se sont déroulées des années 1980 à il y a quelques années, en 2007.
Tout le long du film, on ne mentionne aucun nom de suspect, en raison des conséquences légales que pourraient avoir de telles révélations. Certaines coïncidences troublantes amènent cependant Ugo Fredette et Stephan Parent à affirmer que les mêmes questions se posent 30 ans plus tard, d’autant plus qu’ils sont convaincus qu’il pourrait très bien s’agir du même tueur qui sévit depuis toutes ces années.
À la suite des premières représentations du film, de nouveaux témoins se seraient manifestés, faisant dire à M. Parent que le film peut avoir un impact positif sur l’affaire, malgré l’horrible destin qui attendait ces enfants. MM. Fredette et Parent sont aussi convaincus que le genre de tueur dont ils tracent le portrait ne s’est pas arrêté et ne s’arrêtera pas, d’où l’importance de replonger dans cette affaire.
«C’est sûr que notre film ne fera pas l’affaire de tout le monde, mais on est là pour susciter des questions, on est là pour donner la voix aux victimes», disent-ils. Les billets pour la représentation du 13 décembre sont en vente au coût de 5 $. Une deuxième représentation pourrait être ajoutée à 19 h s’il y a demande en ce sens. Dans l’assistance, en après-midi, on retrouvera le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, cofondateur de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues, qui a confirmé sa présence à cette projection.
On peut communiquer avec Ugo Fredette et Stephan Parent en visitant la page Facebook du film sur [www.facebook.com/novembre1984] ou bien par courriel au ugofredette@hotmail.com.
Légende # MC-2014-11-14-26356
Photo Michel Chartrand
Raymond Tessier, Ugo Fredette, Pierre Charron, Stephan Parent et Sylvain Cadieux invitent la population à assister au film Novembre 84.