C’est qu’il trimballe depuis quelque temps déjà ce spectacle appelé Avant de m’assagir, titre d’une chanson à forte teneur brélienne, qui date d’une autre époque (même avant Jaune) et qui appelait à vivre intensément cette seule et unique vie qui nous est consentie. Il la chantera assurément, lors de son passage au Théâtre Lionel-Groulx, tout comme il nous réservera des pans entiers de son œuvre qui fait la part si belle aux femmes.
Une poésie qui ne vieillit pas
«J’ai passé ma vie à chanter les femmes et pour la première fois, elles me répondent. Je trouve ça touchant et charmant» , dira-t-il à propos de cet album qu’il a enregistré avec Nanette, Luce Dufault, Isabelle Boulay, Lara Fabian, Florence K, jusqu’à Céline Dion, pour n’en nommer que quelques-unes, sinon sa conjointe et choriste Julie Anne Saumur, qui l’accompagne toujours sur scène, au même titre que Mélissa Bédard.
On y constate au passage que la poésie de Jean-Pierre Ferland a toujours résisté et résiste encore à l’épreuve du temps. Un jeune auteur écrirait ça, aujourd’hui, qu’on applaudirait. «Et j’ai toujours un grand plaisir à les chanter» , répond Ferland, qui accepte le compliment. «J’en ai écrit 400 ou 500. Chaque période de ma vie a une chanson ou un disque» , poursuit-il en désignant Écoute pas ça, comme son album préféré, et La musique, comme sa meilleure chanson. On pourrait d’ailleurs y remplacer le mot par le prénom d’une femme chaque fois qu’il y est prononcé, ça marcherait presque à tout coup.
«La musique, c’est une foule de femmes, dit-il en s’amusant de la proposition. Chaque fois que j’écris une chanson, j’ai pratiquement toujours un visage en tête. Je n’écris jamais dans le vide. Il y a beaucoup de choses que je dis dans mes chansons qui sont arrivées pour vrai dans ma vie.»
Avec toutes les chansons qu’il a écrites, pas surprenant qu’il ne reste que les meilleures quand vient le temps de monter un spectacle, du moins n’a-t-il que l’embarras du choix. C’est donc à un copieux tour de chant que le public aura droit, le 16 mars, au TLG.
Avant de m’assagir
«J’ai des nouveaux musiciens, avec un chef d’orchestre exceptionnel» , dit-il en parlant d’André Leclerc, qui était déjà là en février 2016, quand Ferland est sorti de sa retraite parce que l’inaction l’ennuyait au plus haut point.
«J’ai appelé le spectacle Avant de m’assagir, en réponse à la connerie que j’ai faite en pensant que je pouvais laisser tomber le métier. C’est beaucoup trop proche de ma vie» , dit-il en réaffirmant son amour pour le public. L’amour du métier, c’est une chose, dira-t-il, mais au fond, on le fait pour être aimé. «C’est ça, la vraie raison, enchaîne-t-il. Et puis là, je dirais à mon public: arrêtez donc de m’aimer? Voyons donc. C’est ridicule!»
Et voilà Ferland qui reprend la route, qui fait son métier avec bonheur et qui se dit tout bonnement fier de lui. «Grâce à ce métier, j’ai réussi ma vie. Je le sais. Je le sens» , souffle-t-il en invitant le public au Théâtre Lionel-Groulx, le samedi 16 mars. «Dès que le rideau s’ouvrira, je tomberai amoureux de vous» , promet-il.
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