Cette nouvelle tournée entamée l’an dernier signe le retour sur scène de l’un des artistes les plus appréciés du Québec. Depuis 2008, l’humoriste n’était pas monté sur scène pour offrir à ses fans un spectacle solo. Trop occupé à animer les Galas Artis et Festivals Juste pour rire de ce monde, sans parler de son émission radiophonique quotidienne, Midi Morency, et celle dont il vient de prendre les commandes, C’t’encore drôle, sur les ondes de NRJ.
C’est ainsi qu’est François Morency: un homme intense, mais discipliné, ce qui lui permet de chevaucher plus d’un projet à la fois. Or, la scène lui manquait. «Je n’ai jamais agi par besoin. L’argent ne m’a jamais décidé à faire les choses et je suis très passionné par mon métier», confiait l’humoriste en entrevue, jeudi dernier.
Pour son quatrième spectacle solo, l’artiste a misé sur les peurs qui animent tout un chacun. Créant d’abord un seul numéro qui en traitait, Morency a réalisé que ce thème touchait en réalité plus d’un aspect de la vie des gens.
Ceux qui se souviennent encore du numéro d’Yvon Deschamps sur «la peur d’avoir peur» n’ont rien à craindre. Nulle répétition ici, François Morency aborde le sujet plutôt avec un regard interrogateur sur ce qui anime la société à l’ère du Web et des engins électriques qui meublent la peur du vide pour biens des gens. «Aussitôt qu’il y a un vide, les gens se garrochent sur leurs bébelles électroniques pour s’occuper et ils sont désemparés dans leurs interrelations avec les autres humains», observe‑t‑il.
Au‑delà de son apparente légèreté, l’humoriste sait analyser l’âme humaine. Il cherche entre autres à comprendre pourquoi les gens ont si peur de l’engagement amoureux, lui dont les parents célèbrent cette année leur 63e anniversaire de mariage. «Il y a des gens qui n’oseraient jamais parler de leurs échecs amoureux alors que moi je suis à l’aise, alors les gens embarquent», note‑t‑il.
Mais après autant de blagues lancées derrière le micro d’animateur, où trouve‑t‑il encore l’inspiration pour monter un nouveau spectacle solo? «Toute la vie m’inspire. Il faut partir d’une vérité qui existe vraiment et ça peut être celle de quelqu’un d’autre», confie l’artiste.
Bien sûr, c’est sur une note d’humour qu’il aborde ses réflexions. Et il sait que le public a le dernier mot; c’est lui qui décide au bout du compte de l’intérêt d’un spectacle. L’artiste sait mettre son orgueil de côté s’il le faut. «Même si tu as travaillé sur un numéro pendant six mois, si les gens ne l’aiment pas, tu le mets de côté», explique‑t‑il.
Pour bien accrocher son public, l’humoriste Morency a décidé d’enchaîner ses numéros et blagues durant une heure et demie, sans intermission. Pour ne pas lasser les spectateurs du thème principal, Morency insère des numéros de diversion. «Il y une grande variété durant mon show. Je varie la façon dont je livre mes numéros. Parfois, c’est dans la mise en scène. Je fais le show que j’aimerais voir moi-même», promet‑il.