Considérée comme la première auteur-compositrice-interprète, Mary Rose Anna Travers, dite La Bolduc, a connu ses heures de gloire dans les années 1930, via la vente de ses milliers d’albums et de ses spectacles un peu partout au Québec. Ses mélodies folkloriques ont la particularité d’être turlutées dans la plupart des refrains, entremêlées d’extraits musicaux qu’elle joue à l’harmonica.
Ce drame biographique nous fait découvrir les grands moments de sa vie. Peu de temps après qu’elle ait rencontré Édouard Bolduc (Émile Proulx-Cloutier), ils se marient et fondent leur famille. Quand Édouard perd son emploi à l’usine, Mary (Debbie Lynch-White) accepte de remplacer un violoniste dans une soirée folklorique. La jeune femme connaît rapidement le succès dans un Québec en plein changement. Mary Travers Bolduc se fera appeler dès lors La Bolduc, par le public, et sera précipitamment confrontée à de grands débats moraux: rester auprès de ses enfants ou partir en tournée pour subvenir aux besoins matériels de sa famille.
Les sacrifices, la détermination de La Bolduc
Une grande majorité de la population québécoise a déjà entendu une chanson de La Bolduc, permettant d’avoir un bassin d’auditeurs et de spectateurs beaucoup plus grand, incluant ceux l’ayant connu de son vivant.
Les décors, les costumes, les accessoires et même le tramway représentent bien cette époque et sont le reflet de la vie à Montréal.
La comédienne interprète avec brio l’artiste, notamment lors des scènes musicales, qui lui ont probablement demandé beaucoup de travail afin de reproduire le plus exactement possible les œuvres originales. Je ne pouvais m’empêcher de taper du pied au rythme de la musique.
Le récit ne s’attarde pas seulement aux tournées de La Bolduc, car peu de scènes sont captées. Cela va au-delà, on voit les sacrifices, la détermination de cette femme, épouse et mère, auxquels elle a dû faire face. Nous percevons les émotions et sommes témoins de l’impact que cela a eu sur sa propre vie et sa vie de famille.
J’ai bien apprécié que le réalisateur, François Bouvier, prenne le temps de faire le lien entre La Bolduc et l’émancipation de la femme qui a mené jusqu’à leur droit de vote.
Cette retranscription de la vie de La Bolduc est une belle réussite. Cette femme a su indirectement donner de l’espoir aux francophones d’Amérique durant une époque difficile, mystérieuse et obscure.
La semaine prochaine, il sera question du film Ravages.
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Ma note: 8/10
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