Un spectacle complet, voilà ce que vous propose le violoniste Alexandre Da Costa qui montera sur la scène du Théâtre Lionel-Groulx en compagnie de neuf musiciens, le jeudi 1er mars, dans le cadre de la tournée Stradivarius à l’opéra.
Ce spectacle, tiré de l’album du même nom, est né de son désir de transmettre son amour pour l’art lyrique, un monde qu’il a découvert sur le tard, dira-t-il, et qui a suscité en lui un véritable émerveillement. «Comme violoniste soliste, on est rarement en contact avec l’opéra. J’ai constaté qu’il y avait beaucoup de choses que je ne connaissais pas et je me suis dit que je n’étais sûrement pas le seul» , explique l’artiste qui a donc construit un événement scénique se voulant une sorte d’initiation à l’opéra, mais aussi une réflexion sur ce qui le touche comme musicien. Un assemblage de coups de cœur (des airs connus et moins connus) qui reflètent exactement le musicien, mais aussi la personne qu’il est. Pas de survol historique, donc, ni de guide du parfait-petit-auditeur-d’opéra, mais une occasion, peut-être, d’aller un peu plus loin sur votre chemin de mélomane.
Pas un concert, mais un spectacle
«À l’opéra, il y a des décors, une mise en scène et une histoire, mais il y a surtout de la belle musique et c’est ce que je voulais communiquer au public» , dit-il encore, en précisant que l’enrobage de Stradivarius à l’opéra n’en est pas moins spectaculaire. Il suffit de jeter un œil sur les photographies qu’il affiche sur son site Web pour constater que le tout baigne dans une esthétique extrêmement soignée.
«Ce n’est pas un concert. C’est un spectacle» , insiste encore Alexandre Da Costa, en parlant des projections, des éclairages, de la fumée, des costumes qui viennent appuyer la musique, sans compter les interventions directes qui permettent de créer une proximité franche et chaleureuse avec le public. «C’est la première fois que je me sens aussi proche du public. Que je peux partager véritablement mes émotions et mes états d’âme avec lui, faire plus que jouer des notes, en fait» , renchérit-il.
Vous aurez compris que le monsieur ne chantera pas, mais qu’il livrera ses propres versions violonistiques de ces airs d’opéra, un exercice qui n’est pas toujours aussi simple qu’il n’y paraît: «Certains airs peuvent se jouer tel quel, sans qu’il n’y ait rien à ajouter. D’autres sont davantage des fantaisies ou des transcriptions. On reconnaîtra l’air sans aucun mal, mais il y aura davantage à savourer» , propose-t-il en substance.
Un Stradivarius… et un virtuose
Évidemment, le fait qu’il interprète cette musique sur un Stradivarius 1701, qui vaut quelques millions de dollars et qui lui a été prêté (pour dix ans) par ses amis Guy et Maryse Deveault, ajoute un lustre à sa prestation tout en suscitant cette réflexion: «Un Stradivarius, ce n’est pas seulement un bon violon. C’est aussi un honneur qu’on nous fait. Il ne joue pas tout seul. Il faut le faire sonner. En ce qui me concerne, c’est un instrument qui me va bien. Il a un son qui est compatible avec ma personnalité. Et j’ose croire que pour avoir un Stradivarius, il faut faire plus que bien jouer. Il faut avoir, avec l’investisseur, une démarche, un projet artistique et des projets communs. Je ne connais personne qui en achèterait un pour le mettre entre les mains de n’importe qui.»
Il y a donc cet aspect de la connivence artistique, bien sûr (et de l’amitié), mais dans ce cas précis, on n’a sans doute pas ignoré cette unanimité quant à l’idée qu’Alexandre Da Costa est aussi (en plus de ne pas être n’importe qui) un virtuose du violon. Enfin, c’est ce que maints observateurs avisés disent de lui.
«Est-ce vraiment une bonne chose d’être considéré comme un virtuose? Est-ce que ça veut juste dire qu’on peut jouer vite et avoir une bonne technique? Est-ce que ça veut dire qu’on domine son instrument et son art au point de pouvoir partager n’importe quel type d’émotion? Je préfère qu’on dise de moi que je suis un musicien accompli» , exprime-t-il, en affirmant que dans la chaîne des événements qui permettent l’avancement d’une société, les arts comme la musique permettent aux praticiens de partager la beauté avec leurs concitoyens. «C’est ça mon rôle. Pas juste de jouer vite, mais de créer des émotions réparatrices, d’aider les gens à être plus heureux» , ajoute Alexandre Da Costa qui dit rechercher la même essence, c’est-à-dire la puissance communicative des concerts et des contacts humains, quand il travaille une pièce en studio.
Le bonheur, voilà ce qu’il vous propose, le jeudi 1er mars, au Théâtre Lionel-Groulx, en insistant sur le caractère multidisciplinaire de ce spectacle qui l’emballe et le rend manifestement heureux comme un petit garçon. «C’est assez unique» , dit-il encore. Information: [http://odyscene.com].
MOTS-CLÉS
Sainte-Thérèse
Spectacle
Spectacles
Théâtre Lionel-Groulx
violon
Alexandre Da Costa
Stradivarius