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À Saint-Eustache: Un cimetière riche d’histoire

La pierre tombale de Paul Sauvé

À Saint-Eustache: Un cimetière riche d’histoire

Publié le 15/10/2014

L’histoire ne se retrace pas que dans les livres. Parfois, une visite guidée au cimetière, comme celle organisée le dimanche 28 septembre, dans le cadre des Journées de la culture à Saint-Eustache, est tout autant révélatrice.

Ainsi, les visiteurs ont d’abord appris que le cimetière actuel, situé sur l’ancienne propriété du docteur Jean-Olivier Chénier, est en réalité le second à avoir été aménagé dans la municipalité de Saint-Eustache. Le premier? Directement sous le stationnement de la mairie, à côté de l’église Saint-Eustache.

C’est l’épidémie de choléra de 1832 qui a forcé le curé Jacques Paquin à lorgner un terrain plus loin, plus vaste, pour faire de la place aux dépouilles se multipliant plus qu’à l’accoutumée à la suite de cette maladie mortelle.

Ne cherchez pas les pierres tombales des patriotes de Saint-Eustache, ils ne sont pas dans le nouveau cimetière, pas plus qu’ils ne sont dans celui de Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, où l’on a consacré un espace à ceux s’étant soulevés contre l’armée britannique, en 1837‑1838.

Leur dépouille a été enterrée dans le «cimetière non béni», le petit bout de terrain à droite de l’église Saint-Eustache, où se trouve une plaque commémorative à leur intention. L’évêque du diocèse de Saint-Jérôme, Mgr Charles Valois, a finalement réparé cette négligence en bénissant l’endroit, en 1996.

À partir de 1866, les défunts ont donc été enterrés sur le terrain du docteur Chénier, repris par l’armée britannique lors de la Rébellion pour les céder aux descendants de William Henry Scott, jadis député à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada. La famille Scott a d’ailleurs un magnifique monument en leur mémoire dans le cimetière.

Pour la petite histoire, M. Scott vivait en couple avec Catherine Ferguson, sans avoir prononcé les vœux de mariage, l’un était protestant et l’autre, catholique. Le curé Paquin, un homme d’église bien de son temps, refusait de les marier. Leur union a toutefois été officialisée lorsque M. Scott s’est retrouvé au seuil de la mort.

D’ailleurs pour ceux qui l’ignorent, le Centre d’art La petite église a autrefois été un lieu de culte presbytérien et quelques citoyens de confession protestante ont été enterrés dans le petit cimetière tout près et opéré durant une dizaine d’années, dans les années 1840.

Le bâtiment régnant au centre du grand cimetière, quant à lui, a été une chapelle avant d’être transformé en columbarium. Il a appartenu à la famille de Charles-Auguste-Maximilien Globensky. Ce dernier, en épousant la fille du seigneur Charles-Louis Lambert-Dumont, s’est retrouvé coiffé du titre de coseigneur des Mille‑Îles.

En se promenant attentivement dans le cimetière, on peut ainsi y découvrir les bâtisseurs de Saint-Eustache, dont Ernest Lahaie, propriétaire du magasin général situé à l’intersection des rues Saint-Eustache et Dorion (de 1897 à 1939), le notaire J. A. G. Bélisle, mort en 1969, ou encore le docteur Jacques Labrie qui a vécu au début du 19e siècle dans le bâtiment logeant l’école de théâtre, rue Saint‑Eustache.

Saviez-vous que l’ancien premier ministre du Québec Paul Sauvé était un résidant de Saint-Eustache? Eh oui! Lui et son père Arthur, un ancien député fédéral, sont enterrés tous deux dans le cimetière de Saint‑Eustache.

Voilà une brève visite, mais la meilleure façon de découvrir ce lieu chargé de repères historiques n’est‑elle pas de s’y rendre?