« On leur donne un espace pour se révéler, et c’est ce qui compte le plus pour nous », lance Danie Frenette, qui dirige l’école avec son conjoint, Stefano Corbo depuis 2002. Depuis, ils y investissent toute leur énergie et tiennent l’école à bout de bras, fiers de chaque élève qui monte sur scène, peu importe où ça les mène après.
La relève bien encadrée
Si l’école a vu passer de grands talents, c’est aussi grâce à des enseignants qui ont marqué son histoire. « On a eu la chance de travailler avec des profs incroyables », souligne Danie. Elle pense notamment à Sonia Boileau, réalisatrice primée, et à Claire Gagnon, reconnue pour ses adaptations mémorables. Brigitte Paquette et Sylvie Potvin ont aussi laissé leur empreinte avec des mises en scène soignées et une présence inspirante. Danie réserve d’ailleurs une mention spéciale à Frédéric Tessier, qui a signé La Société des poètes disparus. « C’était la meilleure production qu’on a faite ici », dit Danie, avec une fierté qui ne se cache pas. « Voir ces jeunes se dépasser avec un texte aussi fort, ça montre qu’on peut tous aller plus loin qu’on pense. »
L’école accueille des élèves de tous âges. Les petits, souvent gênés au début, prennent confiance : « Je les vois arriver tout petits, pas capables de regarder les autres. Puis, quelques mois plus tard, ils prennent leur place. Ça change tout », raconte Mme Frenette. Les plus âgés y trouvent aussi leur compte. « Il y en a qui montent sur scène pour la première fois à 70 ans. Ils s’amusent comme des enfants. Peu importe l’âge, le théâtre transforme. »
Un patrimoine qui a du vécu
L’école, c’est aussi une histoire, presque une collection vivante. En effet, au sous-sol, et à l’étage, ce sont 2 000 costumes qu’elle conserve. « Chaque costume a une histoire », explique Danie. Elle raconte avec émotion la fois où elle a trouvé une robe brodée de perles anciennes dans un vieux coffre. « C’était un vrai trésor. Chaque perle avait été cousue avec soin. J’avais l’impression de remonter dans le temps. » Ces trouvailles, comme les dons des productions professionnelles, (Le chanteur masqué notamment), enrichissent les spectacles et donnent à l’école une touche de magie et de prestige.
Un engagement qui ne faiblit pas
Depuis son arrivée à Saint-Eustache, Danie a fait de cette école sa mission. Elle est venue rejoindre Stefano, fils de l’ancien maire de la ville Bernard Corbo, et s’est vite attachée à la place. « C’est notre façon de contribuer, de faire vivre la culture ici », dit-elle simplement. Avec Stefano, elle continue d’y croire, même quand c’est difficile. « On tient ça à bout de bras, mais on aimerait avoir un peu de soutient de temps en temps, on contribue beaucoup au dynamisme du quartier, et ce depuis plusieurs années! Des fois on se sent un peu seuls.
Un héritage qui continue
« Chaque spectacle, chaque élève, c’est une réussite en soi », affirme Danie. En 40 ans, l’école a vu défiler des générations. Certains sont devenus comédiens, d’autres non. Mais tous repartent avec quelque chose de plus. « Le théâtre, c’est pour tout le monde. Ça aide à se trouver, à se dépasser. » Et tant qu’il y aura des élèves prêts à monter sur scène, Danie et Stefano seront là pour les accompagner.
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École de théâtre du Vieux-Saint-Eustache
Danie Frenette