Accompagné d’experts et représentants de la CMM, le maire d’Oka, Pascal Quevillon, a profité de l’occasion pour répondre aux nombreuses questions des citoyens.
« Ce projet aura pour effet d’augmenter considérablement l’étendue des zones inondables au Québec. Les zones se retrouvant dans la MRC de Deux-Montagnes sont inévitablement impactées », soulève d’abord M. Quevillon. Car, c’est environ 77 000 logements qui sont menacés de se retrouver en zone inondable, alors qu’il n’y en a 22 000 présentement. À Oka, c’est près du double de résidences qui sont à risque de tomber dans une zone inondable.
De nombreuses répercussions sont craintes
« La municipalité d’Oka est consciente que les changements climatiques que nous subissons requièrent des ajustements afin de réduire les impacts contre les inondations », fait d’abord valoir le maire, avant de nommer les demandes et préoccupations qui ont été faites lors de la récente période de consultation et qui figurent dans le mémoire de la municipalité.
Pascal Quevillon déplore aussi que le volet humain ait été laissé de côté dans le projet : « Il est essentiel que le gouvernement prenne en compte les impacts qui découleront de ces changements. Nous devons trouver des solutions qui protégeront l’environnement et les citoyens. »
La nouvelle cartographie préliminaire menace en effet plusieurs citoyens de voir la valeur de leur propriété diminuée, de perdre la possibilité d’une couverture d’assurance et de se retrouver dans des démarches hypothécaires difficiles. D’une autre part, les municipalités concernées sont à risque d’une baisse de revenus fonciers.
La municipalité d’Oka propose que le gouvernement mette en place un système de compensation pour les citoyens qui se retrouveront dans une zone inondable. « Il faut donner aux citoyens la possibilité de rehausser leur terrain ou d’installer des fondations hydrofuges, par exemple », précise Pascal Quevillon, qui a toutefois avoué ne pas sentir suffisamment d’ouverture du côté du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
Le conseil municipal a été questionné sur un potentiel recours collectif. « C’est possible, mais présentement, la loi n’est pas appliquée et il n’y a pas de dommages pour l’instant. Donc le recours collectif se peut, mais pas en ce moment [parce que] le dommage n’est pas encore effectif », a expliqué Louis Cyr, courtier d’assurance agréé et expert en sinistre.
Inquiète de se retrouver dans une zone inondable à risque très élevée, une citoyenne se demande s’il sera possible de reconstruire, à la suite d’un incendie, par exemple. « Dans la première lecture que j’ai faite du projet de loi, s’il arrive un incendie, ça dit que vous pourrez reconstruire. Par contre, ça dit que vous ne pouvez pas rénover, que vous ne pouvez pas agrandir votre propriété. Donc il y a une incongruité ici. Parce qu’on se demande si l’assureur va assurer une propriété qui est dans la zone très élevée, sans possibilité de reconstruire, si ce n’est pas un incendie », soulève M. Cyr.
En comparaison à Sainte-Marthe-sur-le-Lac et Pointe-Calumet, la construction d’un ouvrage de protection contre les inondations (OPI) à Oka a été suggérée. Or cette option n’est pas envisageable à court et moyen terme, selon le maire et les experts présents. « Des villes n’ont pas le choix de le faire. Mais personne ne veut avoir ça tout le long de Saint-Sulpice et ça serait une digue immense. On ne veut pas ça au parc national d’Oka, sur le bord de la plage. Rien n’est impossible, mais ça coûterait plusieurs millions de dollars. C’est mieux que les gens protègent leurs investissements individuellement », juge M. Quevillon.
Conscient que le dossier est loin d’être clos et que de nombreuses interrogations persistent, le maire promet que cette première séance d’information citoyenne n’est pas la dernière. En attendant, celle du 2 octobre dernier est toujours disponible en ligne, sur la chaîne YouTube de la municipalité d’Oka.
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