C’est ce qui ressort, entre autres, d’une enquête sur les violences sexuelles en milieu collégial réalisée auprès de différents cégeps du Québec et intitulée «Projet intercollégial d’étude sur le consentement, l’égalité et la sexualité».
La Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur (VSSMES) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a mené les recherches. Celles-ci permettent aujourd’hui de dresser un premier portrait des situations de violences à caractère sexuel vécues par la communauté collégiale.
Dirigée par Manon Bergeron, professeure et chercheure au Département de sexologie de l’UQAM, l’enquête a permis de consulter pas moins de 6 006 personnes des Collège Montmorency (Laval), Cégep de Sainte-Foy (Québec), Cégep de Jonquière (Saguenay – Lac-Saint-Jean), Collège Ahuntsic (Montréal) et Cégep de l’Outaouais (Outaouais).
Au Collège Lionel-Groulx, bien qu’aucun de ses enseignants ou étudiants n’ait été consulté, on nous confirme que la problématique est belle et bien présente. L’an dernier, sept personnes ont eu le courage de porter plainte à la direction.
«Ça te prend vraiment une pub?»
Selon l’enquête de l’UQAM, plus de 9 victimes sur 10 (93,5 %) déclarent n’avoir jamais signalé ou dénoncé ces événements à une instance ou une ressource du cégep. C’est pourquoi les campagnes publicitaires comme celles récemment lancées au Collège Lionel-Groulx pour contrer la violence sexuelle ont plus que jamais leur importance.
Sous le vocable «Ça te prend vraiment une pub pour… », on s’adresse directement aux étudiants et au personnel enseignant que l’on souhaite conscientiser sur l’importance d’adopter des comportements appropriés. «Ça te prend vraiment une pub pour te dire de ne pas mettre de drogue dans un verre? Pour te dire que tu n’as pas le droit de toucher les fesses de quelqu’un sans son consentement?»
«Pour nous, au Collège Lionel-Groulx, c’est un dossier sensible et préoccupant depuis longtemps. Cela fait déjà plus d’un an que nous avons pris action», de dire la porte-parole Julie Loyer, consciente qu’il s’agit d’un enjeu «réel et criant».
«Ça ne changera pas tout seul. Nous devons faire quelque chose, car ça fait trop longtemps que cette problématique perdure».
Au Collège Lionel-Groulx, preuve de l’importance accordée à la situation, une personne de l’équipe psychosociale, près des étudiants et habituée de les entendre, mais surtout de les comprendre, travaille à temps plein à réfléchir à des façons de contrer la violence sexuelle.
À cet effet, une formation, obligatoire pour tous les membres de la communauté collégiale, qu’ils soient étudiants ou employés, doit être suivie.
«Nous posons aussi beaucoup d’actions tout au long de l’année afin de sensibiliser notre communauté», de conclure Julie Loyer.
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