Parti de Victoria le 26 juin, Vincent a mis 33 jours, dont trois jours de congé, pour parcourir les 6000 km qui le séparaient de sa résidence de Saint-Eustache. S’étant d’abord donné comme objectif d’amasser 5000 $ pour la Fondation Crohn et Colite Canada, il a dû réévaluer à la hausse cette cible qui est finalement passée à 10 000 $.
Diagnostiqué de la maladie de Crohn en 2015, alors qu’il venait tout juste de déménager en Belgique pour y poursuivre ses études, le cycliste tenait à faire sa part dans la recherche pour vaincre cette maladie qui touche quelque 250 000 Canadiens.
«Avant de me présenter chez un médecin, j’avais des symptômes propres à la maladie de Crohn tels du sang dans mes selles, des crampes douloureuses, des envies pressantes d’aller aux toilettes. Ça a pris un bon huit mois avant de trouver un médicament qui fonctionnait. Ce fut une année de souffrance!» explique le jeune homme qui attribue l’apparition de sa maladie au stress intense vécu en Belgique alors qu’il débutait son doctorat sur la protection auditive en milieu industriel.
Encore dans la vingtaine à cette époque, le fait d’apprendre qu’il était atteint de la maladie de Crohn l’a obligé à revoir ses priorités.
«Avant, je mettais l’emphase sur ma carrière, alors qu’aujourd’hui, je préfère consacrer mon temps à réaliser des projets que j’ai envie de vivre. J’y vais par projet: il y a mes études, les voyages, et mes projets de vélo. La maladie m’a fait prendre conscience que même si tout va bien aujourd’hui, demain, il se peut que ce soit complètement différent.»
Cycliste aguerri
C’est en Belgique que Vincent a eu la piqûre pour le vélo, sport national de ce pays européen, en accompagnant des amis en randonnée. Ce sont d’ailleurs ces mêmes amis qui l’ont ensuite convaincu de parcourir le Canada à vélo, une fois de retour.
«Ils m’ont lancé ce défi. J’y ai pensé et j’ai décidé de le planifier pendant que j’étais encore en santé» , dit-il.
Toutefois, ces plans ont été chamboulés en septembre 2017, lorsque les symptômes de la maladie sont réapparus. La médication qu’on lui avait prescrite ne faisait plus effet.
«J’étais rendu dépendant de la cortisone. J’avais des crampes tout le temps et des envies régulières d’aller aux toilettes. Je ne me voyais pas faire du vélo 200 km par jour pendant 30 jours» .
Ce sont finalement des doses administrées de façon intraveineuse qui lui ont permis de retrouver un semblant de vie normale.
«D’un jour à l’autre, j’ai encore des petits signes que tout n’est pas parfait, mais j’ai perdu l’envie fréquente d’aller aux toilettes» , mentionne Vincent qui estime à près de 13 000 le nombre de kilomètres parcourus à vélo depuis le début de l’été.
ultra-défi
Vincent ajoutera un autre millier de kilomètres au compteur à compter du vendredi 17 août alors qu’il prendra part à l’Ultra-Défi 2018, une course à vélo de 1035 kilomètres présentée au Saguenay, avec un dénivelé de 10 800 mètres, qu’il devra compléter en moins de 62 heures.
«C’est quand même intense. Il y a plus de 21 côtes de répertoriées. La traversée du Canada était une course contre moi-même alors que celle-ci sera contre les autres. Mon but est d’être sur le podium!»
On peut toujours aider Vincent à atteindre son objectif de 10 000 $ en visitant la page Facebook «A-Crohn’s Canada» .
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