« C’est extrêmement frustrant », lance le maire de Deux-Montagnes Denis Martin au sujet de la taxe sur l’immatriculation qui bondira de 59$ à 150$ à partir du 1er janvier prochain. Ayant voté en faveur de cette augmentation jeudi dernier, ce dernier assure que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) n’a pas pris cette décision de gaieté de cœur, regrettant ainsi le manque de contribution du gouvernement du Québec.
C’est dans un contexte de clôture du cadre financier 2025 du transport collectif que la CMM a adopté le 30 mai dernier une résolution qui fera presque tripler la taxe sur l’immatriculation, obligeant les automobilistes à augmenter considérablement leur contribution dans le financement du réseau métropolitain.
La nouvelle est d’autant plus choquante pour les usagers, car aucun service additionnel ne s’ajoute à la facture.« C’est une décision qui a été très difficile à prendre. Là on est dans un processus d’optimisation sans coupure de services pour le transport en commun parce qu’on voit que c’est nécessaire », souhaite M. Martin.
Une facture à payer
La CMM considère que l’application de la taxe aurait pu se faire plus graduellement, si le gouvernement apportait une meilleure collaboration. « En 2019, on a pris la décision de mettre une taxe de 50$ sur l’immatriculation et ça pris cinq ans à la SAAQ à la mettre en application. Alors tout d’un coup ça arrive, il y a une baisse d’achalandage durant la pandémie et les villes sont prises avec la facture », précise M. Martin qui représente la Couronne Nord au sein du comité exécutif de la CMM.
« Il y avait des aides gouvernementales, mais maintenant, le gouvernement ne compense plus, déplore ce dernier. Alors on doit payer la facture réelle. Ça fait un bon extraordinaire et on est pris avec 60 millions de plus à payer pour la Couronne Nord ».
D’ailleurs, le budget du Québec annoncé en mars dernier ne prévoit aucune aide supplémentaire dans le transport collectif du Grand Montréal pour l’année 2025.
Peu d’espoir
« Il y a une façon au niveau du gouvernement de taxer différemment, c’est-à-dire d’élargir un peu le champ de taxation, mais ça leur appartient », soulève M. Martin. En effet, il y aurait une possibilité que la situation change, afin d’éviter une hausse aussi drastique pour les citoyens.
La CMM laisse ainsi la porte ouverte au gouvernement qui aurait jusqu’au 26 septembre prochain pour revenir sur sa contribution : « On va poursuivre nos discussions avec le gouvernement. S’ils nous donnent 100 millions, ça représente 50$ de moins. On va voir avec eux s’ils sont ouverts, mais aux dernières nouvelles, ils ne l’étaient pas », regrette M. Martin.
Un projet de société
« On ne paye pas pour Montréal, ça c’est très clair et c’est important que la population de la Couronne Nord sache ça, ce n’est pas une guerre contre Montréal », fait valoir M. Martin. Puis malgré le sentiment de frustration que peuvent éprouver les citoyens, il tient à rappeler la précieuse contribution des automobilistes dans le transport collectif : « Le transport en commun, on ne réalise pas à quel point c’est important de le développer. Il faut garder en tête que c’est un projet de société. Il ne faut pas l’abandonner, c’est très important ».
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