« Je dois dire que je suis très touché et honoré de cette distinction, parce que j’ai un amour démesuré pour la langue française, c’est dans mon cœur et j’aimerais qu’elle puisse s’épanouir convenablement. C’est tout un honneur que j’accueille avec beaucoup d’humilité et de fraternité », lance un Benoît Roy ému et remerciant au passage Luc Désilet et René Villemure, député bloquiste de Trois-Rivières, qui ont soumis sa candidature.
« Ça fait des années que je cherche une façon de faire reconnaître le travail de Benoît. C’est une bête hors norme, qui est toujours un peu dans l’ombre. Il est retraité et il continue de s’investir à temps plein », fait valoir Luc Desilets, député Rivière-des-Mille-Îles. Depuis 24 ans, Benoît Roy préside le Rassemblement pour un pays souverain et promeut ainsi l’indépendance du Québec dans sa bataille pour protéger la langue française.
« La Pléiade, c’est un des plus beaux prix pour les francophones et ils ne donnent pas fréquemment des prix à des souverainistes convaincus comme Benoît et ça ajoute à l’honneur », poursuit M. Desilets. Ce sont six lauréats qui ont accédé au grade de Chevalier de La Pléiade, dont Benoît Roy, la mairesse de Montréal Valérie Plante et les autrices Anaïs Barbeau-Lavalette et Hélène Dorion.
Une reconnaissance à vocation internationale
À l’occasion de la cérémonie d’investiture tenue à Montréal en juillet dernier, plus de 400 personnes en provenance de différents pays de la francophonie étaient réunies pour l’événement qui coïncidait cette année avec la 49ème session plénière de l’Assemblée de la Francophonie et la 10ème édition du Parlement francophone des jeunes.
Regroupant des parlementaires et organisations interparlementaires à travers les cinq continents, l’APF reconnaît de cette façon des personnalités de domaines variés qui ont eu un rôle significatif dans le rayonnement de la langue française. « C’est une reconnaissance internationale, ce n’est pas n’importe quoi. C’est quelqu’un de notre coin de pays qui est reconnu à l’international et ça fait chaud au cœur », se réjouit M. Desilets.
La souveraineté comme alliée à la Francophonie
« Même si on aime la langue française, il n’en demeure pas moins qu’il y a des périls », s’inquiète Benoît Roy. Alors que le Québec est une composante du Canada, il considère que des efforts encore plus grands doivent être faits pour protéger la langue : « Cette défense-là ne prend pas le même virage qu’un citoyen de la France, par exemple, qui est un pays indépendant et qui a les moyens de soutenir la langue française à sa manière. »
« Pour comprendre vraiment la pleine mesure de la défense de la langue française au Québec, il faudrait, selon moi, avoir plus de pouvoirs et ces pouvoirs nous sont refusés. C’est par l’indépendance qu’on pourra s’assurer de travailler en français avec nos lois, nos règlements et notre culture qui est perméable », estime M. Roy, pour qui l’indépendance du Québec est la solution la plus appropriée pour préserver adéquatement la langue.
Ce dernier a plusieurs appréhensions concernant les prévisions de Statistique Canada qui indiquent un déclin de la langue, notamment qu’à la fin du siècle, moins de 50% de la population parlerait français au Québec : « Si on aime la langue française, on se doit d’être préoccupé et de ne pas tenir pour acquis qu’elle va rester. J’aimerais qu’on envisage sereinement la possibilité de réaliser cette indépendance politique pour s’assurer que la langue française demeure vivante et continue à rayonner, non seulement au Québec, mais à travers le monde. »
MOTS-CLÉS
Saint-Eustache
Langue française
Benoît Roy
Chevalier de l'Ordre de la Pléiade 2024