À l’avant-scène, il y avait un représentant du ministre provincial responsable des affaires autochtones, Geoffrey Kelley, et deux de la Sûreté du Québec, accompagnés par le conseil municipal d’Oka, représenté à la grande table par le maire Pascal Quevillon.
Le maire a pris la parole en premier lieu, invitant les résidants à se prononcer et dénonçant, du même souffle, les moyens pris par les opposants au projet, pour manifester leur désaccord. En somme, il a utilisé maintes fois le mot «intimidation» .
«Je partage, avec les promoteurs et la communauté de Kanesatake, le désir de vouloir protéger nos ressources naturelles. En aucun cas, la Municipalité d’Oka autoriserait la construction d’un projet résidentiel au-delà des limites de la forêt revendiquée par la communauté mohawk» , de préciser M. Quevillon, tout en accusant «un groupe isolé» d’actions dérangeantes. «Les manifestations se déroulent de manière répétitive et le secteur est soumis à plusieurs actes de provocation et d’intimidation, ce que je déplore et ce qui me rend perplexe.»
Kanesatake y était
Une grande délégation de Mohawks dits «traditionalistes» était présente, observant le maire durant son allocution, debout, au milieu du lieu saint. Ils se sont approchés pour argumenter, présentant leur vision des choses. En ce sens, Ellen Gabriel défendait les membres de sa communauté et parlait de «discussion» autour d’une table, telle une solution possible.
«Nous avons tous les droits de protéger nos terres. Je vois des représentants de la Sûreté du Québec. Vous avez peur de nous, pourquoi? Nous ne voulons pas les clés des maisons des habitants d’Oka, nous voulons simplement protéger nos terres pour nos générations futures. Il n’y a pas de problème» , de raconter Ellen Gabriel.
«Je suis prêt à vous aider à entrer en contact avec le gouvernement fédéral, c’est lui qui doit trancher la question. Ce n’est pas en faisant des manifestations dans le domaine des collines et en intimidant que vous allez régler la situation. Ça va amener des conflits avec la Municipalité» , rétorque, de son côté, le premier magistrat.
«Nous vous demandons de discuter et de trouver une solution ensemble. Si vous êtes sincère et que vous voulez régler cette question, il faut discuter, prendre connaissance de notre histoire et répondre à plusieurs questions. Comment partager ces terres et comment vivre ensemble? Nous pouvons trouver un terrain d’entente et ce n’est pas le gouvernement qui pourra trouver la solution» , de dire Mme Gabriel.
La discussion s’est échelonnée sur près d’une heure et demie. Les représentants mohawks ont été remerciés pour leur présence, quittant l’église pour se réunir à l’extérieur, faisant résonner un tambour. D’autres intervenants, citoyens d’Oka, ont pris la parole en faveur de la résolution de ce conflit devant le maire. «Est-ce qu’une pétition de tous les citoyens d’Oka dédiée au gouvernement fédéral peut convaincre les élus de s’en mêler? Nous voulons la paix à Oka et nous voulons des discussions pertinentes et raisonnables. Je ne sais pas si on va y arriver» , de conclure une citoyenne.
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